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Le panafricanisme au croisement de l’histoire des idées politiques et de l’histoire coloniale. Lien permanent vers ce document

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La définition même du panafricanisme demeure difficile à cerner en raison de la diversité des trajectoires que le mouvement a empruntée et des multiples interprétations que le terme peut susciter auprès de chacun. Il est vrai que la sensibilité de chacun à l’égard de ce mouvement peut différer, notamment en fonction de la classe sociale à laquelle l’individu appartient ou de la zone géographique dans laquelle il vit. Par exemple, si ce dernier vit en dehors du continent Africain, le mouvement panafricain peut être pour lui un tremplin pour effectuer le voyage du retour en Afrique. Sur ce point, les difficultés rencontrées par la diaspora africaine dans son retour au continent témoignent des défis persistants en matière d'unité et de réconciliation. Difficultés amplifiés par les ingérences extérieures, notamment celles du système financier international qui continue de peser lourdement sur les nations africaines. Le système financier international a les portes du continent le plus jeune de la planète ouvertes par les dirigeants d’États dociles à l’ordre impérialiste. Cette élite africaine bourgeoise est en effet bien souvent docile à l’égard des anciennes puissances coloniales car ce sont celles-ci qui ont placé ces personnalités à la tête des États. La complaisance de cette oligarchie freine la véritable indépendance et la souveraineté des peuples africains. Certains leaders et dirigeants ont tenté de sortir de ce joug néocolonial, la figure en la matière qui a inspiré ce mémoire est Thomas Sankara, aussi surnommé le « Che Guevara africain ». Par ses politiques allant des réformes agricoles en passant par les mesures favorisant l’accès à l’éducation et par son combat pour l’émancipation des femmes, Thomas Sankara est entré dans l'histoire comme un fervent défenseur du panafricanisme et de l'anti-impérialisme. Toutefois, sa lutte a eu raison de lui, il est assassiné lors d'un coup d'État orchestré par son ancien compagnon d'armes, Blaise Compaoré, qui prend alors le pouvoir et met fin aux réformes révolutionnaires entreprises par Sankara. Reconnu aujourd’hui comme une figure emblématique de la lutte contre l'oppression et l'injustice, ses idées continuent d'influencer des mouvements sociaux et politiques à travers l'Afrique et le monde. Ses discours trouvent encore écho auprès de ceux qui aspirent à un monde plus équitable et solidaire. Parmi eux, il faut compter les artistes, les scientifiques, les femmes, les masses populaires et la diaspora, en somme c’est la société civile panafricaine qu’il convient de mentionner. Le peu d’intérêt porté par les responsables des organisations et gouvernements africains conduit voire oblige la société civile, prise dans son ensemble, à faire vivre la dynamique panafricaine. Certaines personnalités se sont distinguées au sein de cette société civile comme Cheikh Anta Diop dont les travaux consistaient à revaloriser le patrimoine culturel et historique de l'Afrique noire, en allant à l’encontre des récits euro-centriques qui minimisaient ou ignoraient les contributions africaines à la civilisation mondiale. Controversées, les recherches de Cheikh Anta Diop l’ont amené à exclure du champ panafricain la région septentrionale. Pourtant, les contributions nord-africaines sont considérables, Alger est au cours des années 1960 une terre d’accueil pour les mouvements de libération du continent et les soutient dans leurs combats contre l'oppression et le colonialisme. Le surnom "La Mecque des révolutionnaires" donnée à la capitale algérienne témoigne du rôle unique et influent qu’elle a tenue en tant que centre de soutien et de coordination pour les mouvements de libération et les luttes anti-impérialistes. Une figure « contemporaine » qui illustre le lien indéfectible qui unit Afrique du Nord et Afrique noire est Frantz Fanon. Né en 1925 à Fort-de-France en Martinique, colonie française, il travaille comme chef de service à l'hôpital psychiatrique de Blida-Joinville en Algérie. Il démissionne de son poste à l'hôpital et se joint au FLN et y travaille en tant que rédacteur en chef du journal du parti, El Moudjahid. Dans son ouvrage Les damnés de la terre, Fanon légitime l’usage de la force comme outil nécessaire de la libération en expliquant que la colonisation est un régime intrinsèquement violent, brutal et agressif, le processus de décolonisation se doit alors d’être violent à son tour. Aujourd’hui, la question de l’usage de la force reste d’actualité car les ingérences impérialistes sont toujours présentes à l’intérieur du continent et freinent la réalisation de l’unité continentale, par conséquent les panafricanistes doivent s’appuyer sur les atouts dont ils disposent pour construire l’unité continentale. S’unir, se regrouper, s’allier, faire front, faire face, se rassembler, arrêter de tergiverser et de se quereller, tels sont les mots d’ordres que des millions d’Africains du continent et de la diaspora lancent à leurs dirigeants dans l’objectif de bâtir l’Afrique de demain, reste à ces derniers de les écouter. Créé par Mammeri Amar 4 sept. 2024 Version 0.1
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