Biomorphisme et formes organiques dans la sculpture en "plastique" réalisée par des femmes, 1960 et 1970

Discipline

Langues et littératures mention Arts

Classification

Arts. Beaux-arts et arts décoratifs

Mots-clés libres

Sculpture, Esthétique, Biomorphisme, Plastique, Organique

Mots-clés

Sculpture -- 20e siècle,

Biomorphisme (art),

Matières plastiques

Le plastique est une matière très répandue qui entre dans la composition de nombreux objets utilisés au quotidien. Ses performances isolantes, sa capacité à être moulé ou encore son imperméabilité sont appréciées dans de nombreux domaines. Le devenir déchet de ce matériau suscite néanmoins des inquiétudes et rend certains de ses usages de moins en moins consensuels.En dépit de la mise en cause de l’effet de certains plastiques sur la santé et de l’émergence d’une législation visant à réduire la fabrication d’objets à usage unique en polymère, les artistes continuent à employer les matières plastiques pour la réalisation de leurs œuvres d’art. Matériellement, elles occupent une place prépondérante dans la production et l’évolution des arts plastiques ainsi que du design au XXe siècle. Aujourd’hui, elles font partie des matériaux de prédilection des artistes : impressions 3D, créations en résines ou autres polymères. En histoire de l’art, la matérialité ainsi que les implications idéologiques de ces installations, objets et sculptures en plastique ne sont que rarement questionnées.Cette recherche a pour but de mieux analyser les enjeux tant matériels que théoriques de l’utilisation du plastique dans la sculpture contemporaine des années 1960 et 1970. Elle s’intéresse à ce matériau non seulement pour ses propriétés physiques mais aussi pour sa capacité à faire mythe. Elle propose de remettre l’étude matérielle de l’œuvre au centre de sa compréhension. S’intéresser à la sculpture en plastique de cette double décennie est l’occasion d’observer l’incidence de matériaux « nouveaux » sur la pratique, les formes, l’imaginaire et la définition de la sculpture.Ce travail s’organise donc autour de trois axes majeurs : une réflexion sur les matériaux de l’art, une focalisation sur les pratiques des sculptrices et une attention particulière aux formes organiques, biomorphiques ou corporelles. Ces développements intrinsèquement liés les uns aux autres permettront aussi bien de se confronter à la théorie hégélienne des matériaux que d’analyser la dimension de reproductibilité de la création plasticienne à l’aune du célèbre texte de Walter BENJAMIN ou de la notion de kitsch. Ce travail est également l’occasion d’étudier les rapports qu’entretiennent les morphologies des différentes sculptures en plastiques étudiées avec les formes de la nature. Cette démarche s’attache tout particulièrement au décryptage de l’évolution de la représentation du corps conduisant parfois à la mise en évidence de l’élaboration d’un canon corporel renouvelé. Mes principales références théoriques empruntent à plusieurs domaines. Elles s’appuient tout autant sur les textes produits par les artistes eux-mêmes que sur des articles ou des ouvrages produits par des critiques et des historiens d’art. À ce noyau de réflexion s’ajoutent des références théoriques plus transversales allant de Mikhaïl BAKHTINE (1895-1975, Russie) à Rosalind Krauss.