Épidémiologie de l’Artériopathie des Membres Inférieurs en Afrique subsaharienne avec focus sur les amputations des membres inférieurs au Togo

Discipline

Biologie Chimie Santé mention Santé publique, épidémiologie, environnement et sociétés

Classification

Médecine et santé

Mots-clés libres

Amputations, Artériopathie oblitérante des membres inférieurs, Epidémiologie, Qualité de vie, Afrique, Registre

Mots-clés

Amputation,

Obstruction des artères,

Membre inférieur,

Épidémiologie,

Qualité de la vie

Les maladies cardiovasculaires (MCV) avec leurs complications sont la 2ème cause de décès et devraient représenter plus de la moitié des décès d'ici à 2030 en Afrique subsaharienne (ASS). Cependant l’ASS fait face à un manque de données épidémiologiques. L’objectif général de cette thèse était d’étudier l’épidémiologie de l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) en ASS et l’impact d’une de ses issues défavorables qu’est l’amputation non traumatique des membres inférieurs (ANT-MI) au Togo. Pour atteindre cet objectif, trois axes d’étude ont été mis en place : une méta-analyse sur données individuelles afin d’estimer la prévalence et les facteurs associés à l’AOMI en ASS ; une étude rétrospective sur six ans (2016-2021) pour décrire les aspects épidémiologiques et cliniques des ANT-MI réalisées au Togo ; la mise en place et l’implémentation d’un registre national prospectif des amputations de membres au Togo avec un volet de suivi afin d’étudier le devenir des patients amputés. Ces travaux ont permis de montrer que l’incidence annuelle moyenne des ANT-MI était de 8,5 par million d'habitants (2016 et 2021), et de 17,0 par million en 2023. Plus de 85% d'amputations majeures, avec un risque entre 48 et 62,5 fois plus élevé chez les diabétiques. Moins de 20% des amputés avaient bénéficié d'une imagerie vasculaire avant l'amputation et seulement 6,9% de revascularisation en 2023 alors que cette proportion était de 0,0% entre 2016-2021. Après six mois de suivi, 3,8% des patients avaient des prothèses et plus de 70% avaient perdu leur emploi après l’amputation ; la qualité de vie était altérée sur les plans physique et mental. Le manque de données probantes étant un défi dans nos pays, les résultats de cette étude viennent combler une partie de ce déficit et soulèvent l'importante lacune dans la gestion des patients à risque d'amputation avec de faibles niveaux d'évaluation préopératoire et de revascularisation de secours. Le réseau mis en place par ce registre devrait définir des voies spécifiques de prise en charge des patients à risque d'amputation et leur devenir.