Le pouvoir de l'écriture bamum aux prises avec la colonisation : approche sémiotique et historique.
(Document en Français)
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- Auteur
- Moulin Valentin
- Date de soutenance
- 21-12-2024
- Directeur(s) de thèse
- Klock-Fontanille Isabelle
- Président du jury
- Mbondobari Sylvère
- Rapporteurs
- Mbondobari Sylvère - Cardillo Monica
- Membres du jury
- Fontanille Jacques - Testenoire Pierre-Yves
- Laboratoire
- CeReS - Centre de Recherches Sémiotiques - UR 14922
- Ecole doctorale
- École doctorale Littératures, Sciences de l’Homme et de la Société (Limoges ; 2022-)
- Etablissement de soutenance
- Limoges
- Discipline
- Sciences du langage mention Sciences de l'information et de la communication
- Classification
- Linguistique générale
- Mots-clés libres
- Sémiotique, Ecriture, Afrique, Histoire, Colonisation, Pouvoir
- Mots-clés
- Sémiotique,
- Écriture bamoun
Accédant au pouvoir après une guerre civile, Ibrahim Njoya, roi des Bamums, cherche à asseoir définitivement son statut dans son royaume, situé à l’Ouest du Cameroun actuel. Pour ce faire, il trouve le parfait outil avec l’invention de sa propre écriture. Cette thèse examine cette écriture bamum comme un instrument de pouvoir en mobilisant la théorie de Claude Lévi-Strauss sur l’écriture comme moyen d’asservissement et de structuration des rapports sociaux. Njoya, confronté à des défis internes et à la colonisation européenne, conçoit donc une écriture propre au royaume Bamum, en développant un syllabaire entre la fin du XIXème siècle et les années 1910. En transcrivant les lois, les récits historiques et les valeurs spirituelles, Njoya fait de cette écriture un outil politique qui légitime son autorité et centralise le pouvoir.En suivant l’analyse de Lévi-Strauss, cette recherche montre comment l’écriture bamum dépasse la simple fonction de communication pour structurer la société bamum en tant qu’outil d’organisation et de contrôle. Dans un contexte de triple influence, arabe, latine et bamum, Njoya choisit de rejeter les écritures extérieures pour asseoir une souveraineté linguistique et culturelle face aux colons. Au-delà de sa fonction d’émancipation, l’écriture devient un instrument d’asservissement dans le sens lévi-straussien, permettant à Njoya de diffuser sans ambiguïté ses lois, son histoire ainsi que sa volonté politique au sein de son peuple. De roi menacé par la guerre civile, il devient, à travers son règne et l’utilisation de son écriture, le plus légitime des souverains.Méthodologiquement, l’analyse associe une étude historique des rapports entre le royaume Bamum et les puissances coloniales avec une lecture sémiotique des pictogrammes bamum. Cette interface montre comment l’écriture, en fixant les récits et les lois, solidifie le pouvoir de Njoya tout en résistant à la domination française, jusqu’à l’interdiction de cette écriture par les autorités coloniales. En cela, la thèse fournit une illustration concrète de la théorie de Lévi-Strauss dans un contexte colonial africain unique, soulignant l’ambivalence de l’écriture comme outil d’émancipation et de régulation sociale.
- Type de contenu
- Text
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Pour citer cette thèse
Moulin Valentin, Le pouvoir de l'écriture bamum aux prises avec la colonisation : approche sémiotique et historique., thèse de doctorat, Limoges, Université de Limoges, 2024. Disponible sur https://aurore.unilim.fr/ori-oai-search/notice/view/2024LIMO0125