Entre mémoires et oublis, la lente inscription d'un évènement traumatique dans l'histoire d'une nation, la cas de l'incendie de la Triangle Shirtwaist Company, New York, 25 mars 1911

Discipline

Histoire mention Histoire et civilisations des mondes modernes et contemporains

Classification

Géographie et histoire

Mots-clés libres

Mémoire, Accident industriel, Syndicat ILGWU, Migrants, Histoire culturelle, Médias

Mots-clés

Catastrophes industrielles,

Immigrés,

Culture -- Histoire,

Médias

Cette recherche porte sur un processus de mémorialisation spécifique. Elle se focalise sur un long vingtième siècle depuis 1911. Elle questionne les rythmes et les formes de sa circulation temporelle et territoriale, entre le continent américain et l’Europe. Elle en observe les discours, les usages, les productions culturelles, les évolutions tant dans les formes de la mémoire du drame que dans sa transmission. Elle s’attache aux différents entrepreneurs de mémoire (institutionnels ou associatifs, collectifs ou individuels) ainsi qu’aux « nœuds de mémoires » qu’ils ont contribué à constituer. Elle fait apparaître la complexité politique, culturelle et sociale de cette mémoire. Elle souligne la longue absence d’une mémoire « officielle ». Son inscription physique pérenne est l’une des illustrations de l’évolution de ce rapport entre la nation et l’événement, tout comme les transformations des phénomènes commémoratifs. Ils rendent compte de la difficile construction d’un récit partagé et d’une mobilisation renouvelée en faveur des victimes. L’appartenance à un socle mémoriel commun à la nation américaine intervient après la mobilisation continue d’un syndicat de l’industrie de la confection textile, l’ILGWU, pour faire reconnaître cet accident industriel, pour s’opposer à la violence faite à celles et ceux qui sont presque oubliés : des femmes majoritairement, jeunes, migrantes venues d’Europe de l’Est et du Sud, ouvrières alors sans qualification. Des dimensions didactique et pédagogique du drame dont la transmission a pu prendre appui sur des productions mémorielles qui s’enracinent dans la culture des communautés juives new-yorkaises auxquelles appartiennent la majorité de victimes et des membres de l’ILGWU., puis la dépasse. Cette mémoire s’ancre dans le deuil mais surtout dans le combat, toujours d’actualité, pour obtenir une égalité de droits politiques et sociaux, pour parvenir à une meilleure protection des plus vulnérables de la classe ouvrière.