Plaies des voies biliaires au cours des cholécystectomies : intérêt de la cholangiographie per opératoire dans le diagnostic précoce

Discipline

Chirurgie viscérale et digestive

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Cholécystectomie - Thèses et écrits académiques,

Cholangiographie - Thèses et écrits académiques,

Voies biliaires - Lésions et blessures - Thèses et écrits académiques

Introduction : les plaies de voies biliaires sont des complications rares mais graves des cholecystectomies. Il existe des moyens de prévention, parmi lesquels la cholangiographie per opératoire (CPO). L’objectif de l’étude était de voir si elle avait un impact sur le diagnostic précoce des plaies biliaires. Matériel et méthodes : les patients inclus étaient traités au CHU de Limoges entre le 1er janvier 2005 et le 31 décembre 2018 pour une plaie de voie biliaire au cours d’une cholécystectomie. Une étude observationnelle portant sur les caractéristiques de la plaie biliaire et la prise en charge a été réalisée. Dans un second temps, les patients ayant eu une CPO ont été comparés à ceux n’en ayant pas eu en terme de gravité de la plaie, de délai de diagnostic et de prise en charge et de morbi-mortalité grâce à un test statistique de Fisher. Résultats : vingt-deux patients ont été inclus. Les patients n’ayant pas eu une CPO avaient un risque plus important de plaies complexes avec un odds ratio (OR) à 1.67 (Intervalle de Confiance (IC) 95% [0.22 ; 15.12] (p = 0.67)), un risque de prise en charge retardée plus élevée (1.67 [0.22 ; 15.12] (p = 0.67)), une morbi-mortalité globale plus élevée (2.24 [0.30 ; 20.39] (p = 0.41)).Il existait un risque majoré de diagnostic tardif (∞ [0.29 ; ∞] (p = 0.24)). Le risque de sténose après réparation chirurgicale était augmenté (2.85 [0.34 ; 38.66] (p = 0.38)), par rapport aux patients ayant eu une CPO. On retrouvait un risque plus haut d’échec de réparation biliaire (∞ [0.02 ; ∞] (p = 1)) ou de décès avant prise en charge chirurgicale (∞ [0.02 ; ∞] (p = 1)). Discussion : les résultats ne sont pas significatifs du fait d’un échantillon de patient trop faible. Néanmoins, ils sont en faveur de la réalisation systématique de la CPO, qui s’inscrit dans un contexte de prévention des risques chirurgicaux impliquant toute l’équipe de bloc. Elle semble diminuer le délai de diagnostic et de prise en charge de la plaie biliaire. Ces résultats peuvent s’expliquer en partie par la nécessité d’un repérage et d’une dissection soigneuse du conduit cystique, préalable à la CPO. Conclusion : la réalisation de la CPO ainsi que son interprétation devraient être enseignées comme un des temps essentiels de la cholécystectomie aux futurs chirurgiens viscéraux, dans un souci de prévention des plaies biliaires.