ACHROMO-MUCO : étude cas-témoin rétrospective évaluant l’impact de la colonisation bronchique chronique à Achromobacter xylosoxidans sur la fonction respiratoire des patients suivis dans les centres de ressources et compétences de la mucoviscidose du Sud-Ouest

Discipline

Pneumologie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Mucoviscidose,

Achromobacter xylosoxidans

Introduction : La prévalence d’Achromobacter xylosoxidans dans la population atteinte de mucoviscidose est en constante augmentation. Son impact clinique n’est pas consensuel. L’objectif principal de l’étude est d’évaluer les conséquences de la colonisation bronchique chronique par cette bactérie en termes de fonction respiratoire, nombre d’exacerbations, cures antibiotiques et état nutritionnel. Méthode : Etude cas-témoins au sein des CRCM mixte du CHU de Limoges, pédiatrique du CHU de Bordeaux et adulte du CHU de Toulouse. De 2005 à 2020, 25 cas ont été identifies définis par 50% des cultures d’expectorations positives pour Ax sur une année avec au moins 3 prélèvements. 25 témoins ont été appariés sur l’âge, le sexe et le statut pancréatique. Résultats : Le VEMS au moment de la colonisation chronique était plus bas chez les cas que les témoins (p=0,03). Il n’a pas été mis en évidence de déclin annuel significatif du VEMS moyen des cas par rapport aux témoins après mise en évidence de la colonisation chronique (p=0,40). On notait un nombre d’exacerbations plus importants l’année de la colonisation et dans les deux ans suivants (médiane à 3 versus 2 p= 0,02 à T0, p= 0,03 à T1, p=0,01 à T2). De même les patients colonisés recevaient plus d’antibiothérapies intraveineuses (médiane à 1 versus 0 p=0,02 à T0, médiane à 1 versus 0 p<0,01 à un an de la colonisation chronique et, médiane à 2 versus 0 p=0,02 à deux ans de la colonisation chronique). Au plan nutritionnel, chez les adultes de l’échantillon, l’IMC était plus bas chez les cas l’année suivant la colonisation chronique (19,24 kg/m2 +/- 2,5 versus 21,3 kg/m2 +/- 2,02 p=0,02) ; chez les enfants le Z-score de l’IMC était plus bas deux ans après la colonisation chronique chez les cas par rapport aux témoins (-0,55 versus 0,01 p= 0,05). Conclusions : Dans notre étude, nous n’avons pas mis en évidence de déclin significatif du VEMS au cours du temps après colonisation chronique à Ax. Cette bactérie semble cependant majorer le nombre d’exacerbations et cures d’antibiotiques chez les patients atteints de mucoviscidose et avoir un impact sur le statut nutritionnel.