Prescription des compléments nutritionnels oraux : attitudes et pratiques des Médecins Généralistes d’un département français

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Compléments alimentaires,

Prescription médicale,

Médecins généralistes

Introduction Les compléments nutritionnels oraux (CNO) enrichis en énergie et en protéines sont indiqués en cas de dénutrition si les apports per os sont insuffisants et si la voie digestive est fonctionnelle. En France, la législation encadrant leur prescription est actualisée depuis 2019. Peu de données sont disponibles sur leur utilisation par les médecins généralistes (MG). Les objectifs de ce travail étaient de décrire les connaissances et habitudes de prescription des MG concernant les CNO, et de vérifier si leurs pratiques étaient conformes aux recommandations. Méthode L’étude, anonyme et déclarative, concernait les MG du département français de la Haute- Vienne. Le questionnaire notait si les MG se déclaraient formés en nutrition, s’ils connaissaient les CNO et les bonnes pratiques de prescription (durée initiale, type de produits, réévaluation, conseils), s’ils rencontraient des difficultés de prescription. L’analyse statistique utilisait les tests de Student, Mann Whitney, Chi2, ANOVA, avec un seuil de significativité p<0,05. Résultats 441 questionnaires étaient envoyés. 26,0% des MG répondaient. 19,1% des MG se déclaraient formés en nutrition, 63,5% connaissaient les CNO par l’industrie pharmaceutique. 76,2% des MG formés connaissaient les recommandations vs 37,5% des non formés (p=0,003). 99,1% des MG reconnaissaient l’utilité des CNO, 86,0% en prescrivaient. La durée de prescription initiale était conforme à la législation dans 92,9% des cas. La prescription était systématiquement réévaluée, et accompagnée de conseils dans 97,4% des cas. Les MG formés en nutrition délivraient plus souvent des conseils d’horaires de prise (100,0% vs 82,8%, p=0,04). Le niveau de formation en nutrition ou la connaissance des recommandations n’avaient pas d’influence sur le type de produit prescrit, la durée de prescription initiale, la réévaluation des prescriptions, ni sur les difficultés de prescription ressenties. 49,5% des MG rapportaient des difficultés en lien avec la prescription des CNO, et 43,5% des MG souhaitaient recevoir une information complémentaire à leur propos. Conclusion D’après les MG, les CNO étaient très souvent prescrits, avec une très bonne adéquation aux recommandations de bonnes pratiques, que les MG se déclarent formés ou non. Cependant, la moitié des MG étaient confrontés à des difficultés de prescription, et plus de 43% souhaitaient être mieux informés. La réalisation d’un outil synthétique d’aide à la prescription à destination des MG pourrait être utile.