Place et Impact de l’automesure tensionnelle en Médecine générale à MONTAUBAN (82)

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Hypertension artérielle,

Pression artérielle -- Mesure,

Quantification de soi,

Médecins généralistes

Contexte : L’hypertension artérielle constitue un enjeu de santé publique majeur. Son dépistage en médecine générale est primordial. Depuis la mise en place du programme de la CNAM en 2013, la majorité des médecins généralistes possèdent des appareils d’automesure. Matériel et méthodes : Notre travail est une étude observationnelle descriptive quantitative transversale. Elle a pour objectif principal d’évaluer, à l’heure actuelle, l’utilisation de l’automesure tensionnelle par les médecins généralistes de Montauban (82) et de comprendre l’impact de cette automesure sur le patient dans sa représentation, son vécu de la maladie et dans les éventuelles modifications de son comportement. Un questionnaire destiné aux médecins a été élaboré et diffusé par mail aux médecins participants. Les patients ont été recrutés par les médecins participants. Les patients ont été contactés par recueil téléphonique. Résultats : 18 médecins ont participé au questionnaire médecin. 83% des médecins déclarent utiliser régulièrement l’automesure dans leur pratique médicale. L’indication principale de l’AMT pour le primo-diagnostic était majoritaire dans notre étude (94.5%). Le manque d’appareil disponible est le frein principal dans l’utilisation de l’Automesure tensionnelle pour 33 % d’entre eux. Une fragilité des connaissances sur l’AMT a été mise en évidence. 28 % des médecins seulement connaissent le seuil retenu d’HTA avec des mesures d’AMT. Aucun médecin ne connait « HYRESULT.com ». Aucun médecin ne considère l’utilisation de l’AMT comme chronophage. Pour la deuxième partie, 57 patients ont été contactés par téléphone et inclus dans l’étude. 7 grands axes de réponses ont été dégagés. Pour 26 % des patients il n’y aucun impact secondaire à l’utilisation d’un appareil d’automesure. Pour 40 % d’entre eux, l’AMT a changé leurs implications contre l’HTA. 18% déclarent que l’AMT a motivé à respecter certaines mesures hygiéno-diététiques. 47 % se sentent plus acteurs de leur santé avec un sentiment de « réassurance ». 25 % répondront que l’AMT a permis d’instaurer un dialogue avec leurs médecins. 18 % évoquent le fait que l’AMT a permis d’améliorer certains aspects de la vie quotidienne notamment dans le milieu professionnel. Enfin 5% des patients déclarent que l’AMT a amélioré la prise des traitements. Discussion : L’automesure tensionnelle est fréquemment utilisée en médecine générale, ce qui constitue un progrès indéniable par rapport à une quinzaine d’années. L’utilisation est relativement facile pour le patient, et le médecin peut y avoir recours dans diverses occasions. Cependant la pratique de l’AMT reste à améliorer. Le médecin généraliste devrait disposer de plus d’appareils. Les connaissances sur l’automesure tensionnelle restent encore à améliorer pour les médecins, car cela a également un impact sur celles des patients sur l’HTA. Il faut rester vigilant sur la notion de « généralisation d’une mauvaise utilisation de l’AMT ». Enfin l’utilisation et le suivi des patients par AMT devraient davantage s’ouvrir à d’autres professionnels de santé.