Impact d’une crise sanitaire en France sur une population de patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques : étude observationnelle rétrospective à propos de 215 patients du CHU de Limoges lors de la 1ère vague épidémique du SARS CoV-2

Discipline

Rhumatologie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

SARS-CoV-2 (virus),

Polyarthrite rhumatoïde,

Spondylarthropathie,

Confinement (politique sanitaire)

Introduction : La pandémie liée au virus SARS-CoV-2 a submergé notre système de santé (déprogrammation, report). Nos patients atteints de RIC sont particulièrement touchés. L’objectif principal était d’évaluer l’impact de cette pandémie sur l’activité de la maladie d’un échantillon de patients atteints de spondyloarthropathie (SpA) et polyarthrite rhumatoïde (PR), ayant nécessité un avis médical. Les objectifs secondaires étaient d’évaluer la prise en charge, les modifications thérapeutiques induites par les appels téléphoniques, l’évolution de l’inflammation, rechercher un profil psychologique ou immunologique à risque d’aggravation de l’activité du rhumatisme. Matériel et méthodes : 215 patients (75 PR et 140 SpA) ayant nécessité un avis médical suite à l’appel téléphonique durant le 1er confinement ont été inclus. L’âge, le sexe, la CRP, les comorbidités, le profil immunologique et radiographique, les antécédents de dépression ou d’anxiété, l’activité de la maladie avant et pendant le confinement (rémission, faible, modérée, forte), le type de traitement de fond, les modifications thérapeutiques ayant eu lieu, la positivité ou non au COVID ont été colligés. Résultats : La perception d’une aggravation du rhumatisme, la majoration des douleurs, la nécessite d’un avis médical était associé à l’asthénie, la baisse d’activité physique et à l’adaptation face à la pandémie. 43,6% de nos patients n’ont pas eu de modification du score d’activité de leur rhumatisme. 50,6% de nos RIC n’ont eu aucune modification de leur traitement. Une majoration fut nécessaire pour 14% d’entre eux principalement pour arrêt (AINS, anti-TNF, méthotrexate) par peur du sur risque infectieux. Néanmoins les inobservances sont restées marginales 9 ,7%. Nous n’avons pas mis en avant de corrélation entre aggravation du rhumatisme et antécédents psychiatriques ou auto-immunité. 46.6% des prises en charge de nos patients nécessitant un avis se firent par consultations présentielles. SPA et PR sont affectées de manière similaire tant sur le plan des modifications thérapeutiques que de l’évolution de leurs scores d’activités. Conclusion : Le confinement n’a pas eu d’impact préjudiciable sur l’activité rhumatismale de nos patients ou sur les modifications thérapeutiques. Nous n’avons pas dégagé de profil de susceptibilité d’aggravation notamment auto-immun ou psychiatrique.