Etude des modalités de consommation des inhibiteurs de la pompe à protons chez des patients en soins primaires

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Inhibiteurs de la pompe à protons - Effets secondaires,

Soins de santé primaires

Introduction : Les IPP sont très efficaces dans la réduction de l’acidité gastrique et très bien tolérés. Ils font partie des médicaments les plus utilisés en France. Devant une prise au long cours, des effets indésirables parfois graves peuvent survenir. Le service médical rendu a été récemment réévalué par la HAS en 2020. La nécessité de faire évoluer les pratiques en était la conclusion. Le but de cette étude était de faire un état des lieux sur les modalités d’usage des IPP chez les patients en soins primaires dans la région ex-Limousin. Méthode : Il s’agit d’une étude transversale, quantitative, observationnelle et descriptive, menée de janvier 2022 à mai 2022. 28 médecins généralistes ont été recrutés. Ils devaient proposer aux patients sous IPP de remplir un auto-questionnaire. Résultats : Nous avons analysé 410 questionnaires. 70% (n=287) des patients prennent un IPP quotidiennement et 43% (n=177) depuis plus de 5 ans. Le motif de prise le plus retrouvé (62%, n=256) était les brûlures. L’utilisation était inappropriée chez 61 % (n=251) des participants. 71 % (n=292) des patients méconnaissaient l’existence d’effets indésirables. Environ 62% (n=254) n’envisageaient pas d’arrêter leur IPP. 93 % (n=381) n’avaient jamais pris d’IPP en automédication. Les médecins généralistes étaient les principaux initiateurs déclarés par 61 % (n=260) des patients. Conclusion : Notre étude révèle un mésusage important associé à une méconnaissance des effets indésirables et une adhérence excessive aux IPP. Dans un contexte d’enjeux iatrogéniques et économiques, il semble indispensable de développer nationalement des outils pour sensibiliser les patients et les prescripteurs afin d’optimiser la prise d’IPP.