Suivi à long-terme des réparations des plaies des voies lacrymales : à propos d’une cohorte de 90 patients

Discipline

Ophtalmologie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Voies lacrymales - Lésions et blessures

Introduction : Les VL fonctionnent comme un système hydraulique complexe. Rares, les plaies des VL représentent 1 % des consultations d’urgences ophtalmologiques. En cas de prise en charge tardive, des complications peuvent apparaître comme une sténose des VL ou une malposition palpébrale, induisant des épiphoras. Diverses méthodes et matériaux ont été décrits pour les réparer associant une suture du canalicule avec ou sans mise en place d’une intubation. Cependant, il n’existe pas de consensus. Objectif : Définir l’épidémiologie, les caractéristiques cliniques et les résultats chirurgicaux obtenus des patients atteints de plaies des VL, à long terme de leur prise en charge, dans un centre tertiaire français. Matériel et méthodes : Analyse rétrospective des données épidémiologiques, cliniques, des techniques chirurgicales et des résultats à 6 mois de la prise en charge des patients ayant subi une réparation des VL, entre janvier 2005 et mai 2022. Résultats : L’âge moyen des 90 patients inclus était de 33,5 ans, on compte 28 enfants (31 %). 67 patients (74 %) étaient des hommes. La durée de suivi moyenne était de 3,05 années. Les mécanismes les plus représentés étaient, dans l’ordre, les accidents domestiques, les blessures animales et les chutes. L’utilisation de la Mini-Monoka® concernait 79 des patients intubés (93 %) pendant 13,1 semaines en moyenne. 68 patients (78 %) ont reçu une suture canaliculaire avec 2 ou 3 points de suture dans 75 % des cas. La réussite fonctionnelle était de 92 % et la réussite anatomique était de 91 %. Les complications retrouvées étaient : 9 extériorisations précoces de sonde, 5 épiphoras à 6 mois de la prise en charge et 4 ectropions. Les échecs étaient significativement plus fréquents chez les patients ayant reçu un traumatisme domestique, une intubation de longue durée et opérés par un praticien hospitalier. Conclusion : Cette étude est la première cohorte française s’intéressant aux plaies des VL depuis les années 1980. La revue de nos pratiques nous conforte dans notre prise en charge et montre des résultats en adéquation avec la littérature.