L'alcoolisation de la veine de Marshall dans l’ablation de la fibrillation atriale persistante au CHU de Limoges

Discipline

Médecine cardiovasculaire

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Fibrillation auriculaire,

Ablation percutanée,

Atrium du coeur,

Veines

Contexte : Au-delà de l’isolation des veines pulmonaires, les stratégies d’ablation dans la FA persistante sont moins bien définies. Cette étude évalue l’alcoolisation de la veine de Marshall en terme de diminution des récidives d’arythmies atriales au cours du suivi par rapport aux stratégies d’ablation antérieures dans la FA persistante au CHU de Limoges depuis 2011. Méthodes et résultats : Il s’agit d’une étude de cohorte monocentrique rétrospective ayant inclus 497 patients qui ont bénéficié d’une ablation de la FA persistante entre septembre 2011 et décembre 2021 au CHU de Limoges. Le critère de jugement principal est la récidive d’arythmie atriale (FA, flutter droit ou tachycardie atriale) à 12 mois de suivi mis en évidence sur un ECG qualifiant ou un enregistrement holter >30 secondes. Parmi les 497 patients, 117 patients ont bénéficié de l’alcoolisation de la veine de Marshall, 320 patients ont été indemnes de récidive contre 177 avec récidive. En analyse univariée, on observe une diminution du risque de récidive de 48% dans le groupe « Marshall » par rapport aux autres stratégies (HR=0.52, [0.32 – 0.85], p=0,008) et de 53% en analyse multivariée (HR=0,467 [0.27 – 0.81], p=0,007), après ajustement des facteurs confondants (sexe masculin, antécédent d’AVC, d’HTA et ancienneté de la FA). En analyse multivariée, l’ancienneté de la FA est un facteur prédictif indépendant du risque de récidive (p<0,0001). Dans les analyses secondaires, on ne note pas plus de complications totales dans le groupe « alcoolisation » (24,8%) que dans le groupe sans alcoolisation (25,3%, p=0,906). Les patients qui ont eu l’alcoolisation sont moins réhospitalisés pendant le suivi (moyenne de 0,40+/-0,68 vs 0,74+/-1,1 p=0,006). Conclusion : L’alcoolisation de la veine de Marshall est associée à une diminution du risque de récidive d’arythmie atriale au cours du suivi, sans augmenter le risque de complications liées à cette technique.