Impact de l’hémodiafiltration post dilution sur le bilan phosphocalcique du patient traité par hémodialyse : étude observationnelle au sein du CHU de Limoges

Discipline

Néphrologie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Hémodiafiltration,

Parathormone,

Densité osseuse - Dissertation universitaire

Introduction : L’hémodialyse a révolutionné l’espérance de vie des patients insuffisants rénaux chroniques au stade terminal. Les perturbations du bilan phosphocalcique, et notamment l’hyperparathyroïdie, restent un facteur majeur de morbi-mortalité. Différentes techniques d’épuration extra-rénale se sont développées afin d’améliorer l’épuration des toxines urémiques. Certaines études ont mis en évidence un gain de survie et d’épuration avec l’hémodialfiltration. Cependant peu d’études ont comparé l’hyperparathyroïdie entre les deux techniques. Méthodologie : Cette étude observationnelle s’est intéressée à 65 patients dialysés chroniques sur une période de 25 mois à compter de juillet 2022. 33 patients ont été mis en hémodiafiltration et 32 patients sont restés en hémodialyse conventionnelle. Différents paramètres cliniques, biologiques, médicamenteux, dialytiques et ostéodensitométriques ont été analysés au cours du suivi. Résultats : 65 patients ont été inclus dans l’étude. 21 patients dans le groupe HDF et 22 dans le groupe HD ont réalisé un suivi complet de 8 mois. 25 patients ont réalisé 2 ostéodensitométries à 18 mois d’intervalle. Les paramètres du groupe HD sont restés stables au cours des 8 mois tant sur le plan biologique (hormis la calcémie et la vitamine D qui ont augmentées), que dialytique et médicamenteux. Le suivi du groupe HDF a quant à lui été marqué par une tendance à l’augmentation de la PTH et des crosslaps statistiquement non significatifs. Par ailleurs, en HDF, le taux d’hémoglobine, l’albuminémie se sont majorées alors que la CRP a eu tendance à baisser. Sur le plan médicamenteux, le recours aux chélateurs calciques a significativement diminué ce qui laisse entendre un meilleur contrôle de la phosphatémie. L’analyse des ostéodensitométries met en évidence une moindre diminution de la densité osseuse dans le groupe HDF en faveur d’un meilleur métabolisme osseux. Conclusion : Le passage à l’HDF s’est accompagné d’une tendance à l’augmentation de la PTH et des enzymes du remodelage osseux. Concernant le bilan phosphocalcique, la calcémie et la phosphatémie restent inchangée mais il est retrouvé une diminution de la dose de chélateur du phosphate, suggérant un meilleur contrôle de la phosphatémie. Par ailleurs, le métabolisme osseux semble meilleur en HDF. Cependant nos résultats sont biaisés par le potentiel effet du bain citrate dans le groupe HDF sur le bilan phosphocalcique.