SCLEROHAND : comparaison du handicap fonctionnel entre la main dominante et la main controlatérale dans la sclérodermie systémique, une cohorte descriptive monocentrique

Discipline

Médecine interne

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Sclérodermie généralisée,

Main - Réadaptation

Introduction : L’atteinte de la main dans la sclérodermie systémique cutanée (SSc) est d’une grande variabilité individuelle (fibrose cutanée, syndrome de Raynaud, ulcérations digitales [UD], atteinte articulaire, calcifications). Elle est responsable de 75% du handicap global. Aucune étude à ce jour n’a comparé la fonctionnalité d’une main par rapport à l’autre. L’objectif principal était de comparer les moyennes des limitations d’amplitudes articulaires, entre la main dominante et la main controlatérale au cours du SSc. Méthodes : Nous avons réalisé une étude pilote prospective, descriptive, comparative, et monocentrique entre janvier et avril 2022 dans un centre hospitalier universitaire, concernant des patients avec SSc selon les critères ACR/EULAR. Les limitations d’amplitudes articulaires en mobilisation passive et passive, l’angulation d’ouverture de la première commissure et l’échelle de Kapandji, le score de Rodnan limité aux mains, les pressions digitales et l’indice de pression brachiale au doigt (IPBB), le nombre de télangiectasies, de calcifications, d’ulcérations digitales et d’articulations douloureuses ont été évaluées sur chaque main. Résultats : Trente patients ont été inclus. Les limitations articulaires en flexion spontanées étaient en moyenne statistiquement plus importantes au niveau de la main dominante (p<0.0001). Le score de Kapandji était moins élevé au niveau de la main dominante (p<0.001). Le score de Rodnan appliqué aux mains était statistiquement plus élevé au niveau de la main dominante (p<0.001). Les pressions digitales moyennes et les IPBB étaient similaires au niveau des deux mains. Les patients avec articulations douloureuses sur la main dominante étaient plus nombreux (9 vs 5). Les patients ayant des UDs sur la main dominante avaient une atteinte plus sévére (2,3 UDs vs 1,5 sur la main controlatérale). L’EVA douleur était significativement plus élevée sur la main dominante (19,3/100 sur la main dominante contre 11,7/100 sur la main controlatérale ; p=0.025). Concernant le nombre de telangiectasies, le nombre de caclifications il n’y avait pas de différence entre les 2 mains. Conclusion : Nous retrouvons dans cette étude une sclérose cutanée plus marquée sur la main dominante avec des flexions moyennes et un score de Kapandji significativement plus altérées sur cette main et une même tendance concernant les extensions moyennes. Il n’y a pas d’asymétrie des paramètres vasculaires. Des études à plus grandes échelle sont nécessaires pour confirmer ces résultats et en tirer des applications thérapeutiques.