Fiche descriptive
Incidence et gravité des infections chez des patients atteints d’une SEP, NMOSD ou MOGAD présentant une hypogammaglobulinémie induite : une étude rétrospective multicentrique
(Document en Français)
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- Auteur
- Marces Lucas
- Date de soutenance
- 28-02-2025
- Directeur(s) de thèse
- Merindol Maxime - Magy Laurent
- Etablissement de soutenance
- Limoges
- Discipline
- Neurologie
- Classification
- Médecine et santé
- Mots-clés
- Sclérose en plaques,
- Neuromyélite optique,
- Glycoprotéine MOG,
- Agammaglobulinémie,
- Rituximab
Au cours des dernières décennies, les traitements modificateurs de la maladie ont connu une avancée considérable dans la prise en charge des maladies inflammatoires du système nerveux central, notamment la SEP, la NMOSD et la MOGAD. Les anticorps monoclonaux anti-CD20 se sont particulièrement imposés comme des options thérapeutiques majeures. Cependant, ils sont associés à des effets secondaires immunologiques apparaissant préoccupant ces dernières années dans ce contexte de pandémie récente. L'hypogammaglobulinémie secondaire est une conséquence bien connue des traitements ciblant les lymphocytes B, mais son impact réel sur la susceptibilité aux infections reste débattu Objectif : Notre étude vise à explorer la relation entre hypogammaglobulinémie secondaire et risque infectieux accru au travers d’une cohorte de patients atteints de maladies inflammatoires du SNC et traités par anti-CD20. Matériel et Méthodes : Notre avons donc réalisée une étude rétrospective, multicentrique locale après inclusion de patients suivis pour une SEP ou pathologies des spectres NMOSD ou MOGAD dans trois centres hospitaliers français. L’inclusion a concerné les patients sous traitement par ocrelizumab ou rituximab dont les données cliniques, biologiques et thérapeutiques étaient disponibles au 4 juin 2024. Nous avons recueilli les caractéristiques démographiques, cliniques, biologiques et la survenue d’infections sévères. Une analyse statistique a été réalisée puis des courbes de survie construites afin d’évaluer la corrélation entre la profondeur de l’hypogammaglobulinémie et l’incidence d’infections sévères. Résultats : 167 patients ont été inclus dans l’analyse finale après application des critères d’inclusion et d’exclusion. La population étudiée était majoritairement féminine (70,6%) avec un âge moyen de 47,4 ans. Les formes de SEP représentaient 90,4% des cas tandis que la NMOSD et la MOGAD concernaient respectivement 7,8% et 1,8% des patients. Une hypogammaglobulinémie a été observée chez 32 patients (19,2%) au cours du suivi. Cependant, aucune corrélation significative n’a été mise en évidence entre la profondeur de cette hypogammaglobulinémie et la survenue d’infections sévères (HR : 1,07 ; IC95% : 0,65-1,76 ; p = 0,79). L’analyse en cluster a permis de distinguer quatre groupes de patients selon leurs caractéristiques cliniques et biologiques. Il apparaît que l’âge avancé, un score EDSS élevé et une importante dose cumulée de traitement constituaient des facteurs de risque plus pertinents pour prédire la survenue d’infections sévères que la simple baisse des immunoglobulines. Conclusion : Notre étude n’a pas mis en évidence de relation significative entre l'hypogammaglobulinémie et le risque d'infections graves chez les patients atteints de maladies inflammatoires du SNC. Toutefois, l’âge, le handicap et la dose cumulée de traitement semblent jouer un rôle majeur dans la survenue de ces infections. Ces résultats soulignent la nécessité d'une gestion proactive du risque infectieux et soulèvent la question de l'intérêt d'un ajustement des posologies ou de l’espacement des perfusions pour optimiser la tolérance des traitements anti-CD20. Ce constat corrobore certaines études antérieures mais diverge d'autres travaux ayant trouvé une corrélation statistiquement significative. La variabilité des résultats dans la littérature pourrait s’expliquer par des différences méthodologiques, des critères de sélection différents et des facteurs confondants non pris en compte dans certaines études.
- Type de contenu
- Text
- Format
- Entrepôt d'origine
- Identifiant
- unilim-ori-133172
- Numéro national
- 2025LIMO3104
Pour citer cette thèse
Marces Lucas, Incidence et gravité des infections chez des patients atteints d’une SEP, NMOSD ou MOGAD présentant une hypogammaglobulinémie induite : une étude rétrospective multicentrique, thèse d'exercice, Limoges, Université de Limoges, 2025. Disponible sur https://aurore.unilim.fr/ori-oai-search/notice/view/unilim-ori-133172