Historique de la curarisation : du poison au médicament

Discipline

Réanimation médicale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Curare - Thèses et écrits académiques,

Anesthésie - Thèses et écrits académiques,

Pharmacovigilance - Thèses et écrits académiques

Les curares font aujourd’hui partie des médicaments de base de l’anesthésie. Si leurs caractéristiques pharmacologiques et leur mode d’action sont bien connus à présent, le chemin qui les a amenés d’un poison de chasse en Amazonie à un médicament en Occident fut long et a mobilisé l’intérêt des scientifiques comptant parmi les plus brillants de leurs époques successives. C’est l’intérêt scientifique durant des siècles qui permit successivement d’observer l’effet des curares puis d’en déduire le mécanisme d’action par l’expérimentation scientifique et enfin d’en isoler le principe actif : l’alcaloïde. A partir de ces découvertes, un usage médical des curares a pu être tenté pour traiter le tétanos, la rage et les convulsions entre autres, sans grand succès initialement. Ce n’est qu’avec la standardisation des extraits de curares naturels puis la mise au point des curares de synthèse que le champ des applications médicales des curares s’est finalement ouvert par le biais de la sismothérapie. La voie d’un usage anesthésique des curares s’est finalement ouverte à partir de 1942, et n’a cessé de se développer depuis. De nos jours, l’emploi des curares, quoique risqué, s’est largement répandu dans l’usage anesthésique en raison d’un rapport bénéfice risque largement favorable au patient. En revanche il expose à certains risques notamment allergiques et de troubles ventilatoires post-opératoires en cas de curarisation résiduelle. C’est pourquoi leur emploi est encadré par de nombreuses recommandations de la part des sociétés savantes d’une part et qu’ils bénéficient d’un suivi attentif de la part des instances de pharmacovigilance d’autre part afin de pouvoir estimer la fréquence de survenue de ces effets adverses et de pouvoir proposer des mesures correctrices.