Complications infectieuses au cours de l’Artérite à Cellules Géantes, à propos de 453 patients

Discipline

Médecine interne

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Artérite temporale - Thèses et écrits académiques,

Glucocorticoïdes - Thèses et écrits académiques

Objectif : Décrire les caractéristiques et les facteurs de risque des complications infectieuses au cours du traitement de l’Artérite à Cellules Géantes (ACG). Méthodes : Etude de cohorte de patients répondant aux critères ACR d’ACG de Janvier 1976 à Février 2015 dans le service de Médecine Interne du CHU de Limoges. Les données clinico-biologiques ont été prospectivement collectées, de même que les paramètres concernant l’évolution et les modalités de traitement. Les infections qu’elles soient bactériennes, virales ou fungiques ont été colligées. Une analyse de tous ces paramètres a été réalisée en comparant le groupe des patients avec ou sans infection. Résultats : Sur 453 patients suivis et 419 analysés, l’âge moyen était de 75.0 +/-7.9 ans, le sex-ratio de 64%. Cent quatre patients ont présenté 126 infections dont 105 bactériennes. Nous avons recensé 54 infections pulmonaires, 23 infections urinaires, 14 infections digestives, une endocardite, trois bactériémies, trois candidoses oesophagiennes, sept zonas et une infection herpétique. Les modalités de la corticothérapie sont corrélées à une majoration du risque infectieux : 37 patients (35.58%) ont reçu des bolus de corticoïdes (CS) dans le groupe infecté et 69 (21,90%) dans le groupe non infecté (p = 0.007) ; respectivement dans le groupe infecté et non infecté les doses de prednisone à trois mois, 20.19 mg/jour contre 18.62 mg/jr, à six mois, 14.74 mg/jr contre 12.45 mg/jr, et à douze mois 9.18 mg/jr contre 7.22 mg/jr sont associées à une majoration du risque infectieux (p=0.03 ; p=0.0001 ; p=0.001). La mortalité était de 26.92% dans le groupe infecté et de 9.8% dans le groupe non infecté (p < 0.0001). Conclusions : Les complications infections dans l’ACG sont fréquentes et touchent presque un quart de nos patients. Les infections bactériennes prédominent avec notamment des pneumopathies. Nous n’avons pas mis en évidence de profil clinique à risque infectieux mais une majoration du risque infectieux lié à la corticothérapie et un surrisque de mortalité chez les patients infectés au cours du traitement de l’ACG. Ce surrisque de mortalité dans ce contexte conforte l’intérêt de vacciner ces patients selon les recommandations de l’HAS concernant les patients immunodéprimés et sous corticoïdes.