Epidémiologie des demandeurs d’asile consultant à l’Unité médico-judiciaire du CHU de Limoges

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Réfugiés politiques - Thèses et écrits académiques,

Médecine légale - Thèses et écrits académiques,

Torture - Thèses et écrits académiques

Objectif : L’interprétation des données de l’examen clinique de demandeurs d’asile permet de statuer la compatibilité entre les dires du sujet et les séquelles physiques retrouvées. L’objectif est de déterminer quelles lésions sont le plus fréquemment associées à une compatibilité forte ou totale avec les allégations du sujet. Matériel et Méthodes : Il s’agit d’une étude épidémiologique mono centrique. Le recueil des données issues des certificats médicaux était rétrospectif et concernait les consultations de l’UMJ de Limoges du 26/3/2012 au 17/06/2014. Résultats : L'analyse a concerné 123 demandeurs d’asile d’une moyenne d’âge de 30 ans. Dans 83% des cas les données de l’examen clinique étaient compatibles avec les allégations du sujet. Des cicatrices de coups par objets contondants étaient présentes chez 59 sujets dont 95% avaient des allégations compatibles avec les données de l’examen clinique (p=0,0006). Les autres principales séquelles observées étaient le trouble anxieux (74 cas), les cicatrices de plaies par armes blanches (54 cas) ou par brûlures (18 cas). Un antécédent de violences sexuelles était déclaré par 31% des individus (12% des hommes et 60% des femmes examinés) et dans 27% de ces cas des traces de violences sexuelles étaient retrouvées à l’examen. La présence de lésions génitales n'a pas entraîné la classification en tant que compatibilité forte ou totale avec les dires du sujet. Le groupe « examen compatible » était plus jeune (29 ans vs. 36 ans p=0,0493). Il s’est révélé plus fréquent que l’examen soit peu compatible avec les allégations du sujet dans le groupe de personnes ayant consulté plusieurs fois à l’UMJ (p=0,0160). Conclusion : Les allégations des demandeurs d’asile étaient significativement compatibles avec l’examen lorsque les sujets présentaient des séquelles de coups par objets contondants.