Impact de l’exposition in utero au cannabis sur le développement de l’enfant : proposition d’une réflexion méthodologique

Discipline

Psychiatrie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Cannabis - Thèses et écrits académiques,

Toxicomanie chez la femme enceinte - Thèses et écrits académiques,

Foetus -- Effets des drogues - Thèses et écrits académiques

Le cannabis, substance illicite la plus consommée par les femmes en âge de procréer, passe la barrière placentaire. Actuellement, les études s’accordent sur le rôle des endocannabinoïdes dans le développement embryonnaire et fœtal, mais les conséquences de la consommation de cannabis par la femme enceinte sur le développement de l’enfant sont encore peu connues. L’objectif principal de cette étude était d’évaluer l’effet de la consommation de drogues, et notamment de cannabis, pendant la grossesse, sur les données de naissance. Il s’agissait d’une étude de cohorte rétrospective, portant sur une population de 92 dyades hospitalisées sur 13 unités mère-bébé, entre janvier 2001 et décembre 2010. Les paramètres de naissance évalués étaient la prématurité, le poids de naissance et le transfert en néonatologie. Les résultats de notre étude ont montré une augmentation significative des transferts en néonatologie chez les nouveau-nés exposés in utero aux drogues. Ce travail a été complété par une étude de cas cliniques dont le but était d’évaluer l’effet de la consommation de cannabis pendant la grossesse sur le développement de l’enfant. Les résultats ont retrouvé des symptômes en faveur d’un syndrome de sevrage et un léger retard de développement discutable. Même si notre travail ne permet pas de conclure sur les conséquences de l’exposition in utero au cannabis, il semble toutefois que cette consommation ne soit pas anodine. Il paraît donc important de tenir compte de cette consommation dans les études à venir et de sensibiliser la population aux risques de l’usage de cannabis au cours de la grossesse.