Forces et fragilités du microbiote intestinal, dysbioses et prévention des diarrhées associées aux antibiotiques et à Clostridium difficile par la prise de probiotiques

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Flore intestinale,

Probiotiques,

Dysbiose,

Antibiotiques,

Infections à Clostridium difficile,

Diarrhée

Le microbiote intestinal humain constitue un écosystème complexe individuel dont les composantes microbiennes sont en perpétuel équilibre dynamique. Des ensembles limités de groupes phylogénétiques récurrents sont décrits et sont définis en entérotype. Il n’existe pas de composition « idéale » de biotope mais plutôt une forme de consortium adapté à l’hôte, naturellement stable et résistant à la modification. Le microbiote participe à de nombreuses fonctions organiques systémiques et une altération de sa richesse d’origine essentielle ou secondaire (liée à des facteurs perturbateurs) peut limiter ses bienfaits sur la santé. L’antibiothérapie fait partie des nombreux facteurs identifiés comme perturbateurs et à l’origine de dysbioses. Avec un potentiel effet bénéfique dans la restauration de dysbioses liées aux antibiotiques, la prise de probiotiques a été étudiée. Il existe de bonnes preuves à l’appui de l’utilisation de Saccharomyces boulardii (CNCM I-745) et de Lactobacillus rhamnosus GG (ATCC 53103) dans le cadre de la prévention des diarrhées associées aux antibiotiques et de S. boulardii (CNCM I-745) dans le cadre de la prévention des diarrhées à Clostridium difficile et de leurs récidives. De nouvelles preuves encourageantes apparaissent aussi pour d’autres souches ou mélanges probiotiques mais d’autres études doivent être menées afin d’asseoir ces résultats. L’efficacité de la réponse clinique aux probiotiques reste aléatoire. Limiter l’exposition du microbiote intestinal aux facteurs perturbateurs (antibiothérapie notamment) reste à ce jour l’attitude la plus sage.