Les primoconsultations néphrologiques des patients adressés par leur médecin traitant au CHU de Limoges : besoins des médecins généralistes et apport des néphrologues

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Consultation médicale,

Insuffisance rénale chronique,

Épidémiologie,

Médecins généralistes,

Néphrologues

Introduction : Du fait de l’augmentation de l’espérance de vie, la prévalence de la maladie rénale chronique (MRC) apparaît élevée dans les populations occidentales. Si l’épidémiologie de l’insuffisance rénale chronique terminale est bien décrite, nous disposons de peu de données sur les stades précoces de la maladie. Le médecin généraliste a un rôle majeur à cette phase initiale et peut nécessiter l’avis du néphrologue pour le diagnostic et la prise en charge de la MRC. Matériels et méthodes : Il s’agit d’une étude observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique incluant les patients ayant été adressés pour la première fois par un médecin généraliste en consultation néphrologique au CHU de Limoges pendant l’année 2019. Résultats : 146 médecins généralistes ont adressé 205 patients en néphrologie. Le nombre moyen de patients adressés par médecin était de 1,4 et seuls 32,1% des généralistes installés en Haute-Vienne ont adressé un patient. Rapporté à leur population, l’adressage en Haute-Vienne était supérieur à celui de Creuse (0,05% vs 0,01%). Le délai de consultation moyen était de 5,47 mois. Le motif de consultation principal était la MRC (90,7%) et le premier marqueur de la maladie, l’insuffisance rénale (79,02%). Sur les 205 patients de l’étude, 179 patients diagnostiqués MRC (87,3%) ont été analysés. L’âge moyen était de 66,37 ans. Les antécédents comprenaient : HTA (78,77%), diabète (36,87%), coronaropathie (15,08%). On notait 18,44% de cas de cancer et une exposition aux AINS pour 21,8% des cas. Le stade 3 était prédominant (66,0%) et la clairance moyenne selon CKD-EPI était de 47,62 mL/min/1,73m2. 59,8% des patients bénéficiaient déjà d’un traitement bloqueur du SRA. On retrouvait peu de complications de la MRC (10,1%) et de protéinuries (19,0%). Un bilan étiologique était fait avant la consultation dans 81,0% des cas : l’échographie rénale était l’examen le plus réalisé (74,30%) et l’EPP le moins réalisé (34,08%). Le néphrologue posait un diagnostic sémiologique complet à l’issue de 76,5% des primoconsultations et une étiologie était évoquée pour 54,2% des patients : NAS (35,2%), ND (14,0%), autre (19,0%). Les PBR étaient rarement réalisées (2,8%). En incluant la deuxième consultation, le néphrologue avait modifié le traitement de 48,0% des patients : bloqueurs du SRA (17,3%), autre antihypertenseur (11,2%), vitamine D (14,5%), diurétique de l’anse (7,3%), EPO (4,5%). Un suivi partagé était organisé dans 77,65% des cas. Conclusion : La coordination entre le médecin généraliste et le néphrologue semblait adéquate et la recommandation de la Haute Autorité de Santé adaptée à nos résultats. L’apport du néphrologue était mineur sur le plan statistique mais déterminant à l’échelle individuelle. Les disparités relevées chez les médecins adresseurs justifient d’autres travaux pour déterminer les besoins des médecins généralistes en ce qui concerne la prise en charge de la MRC.