Guérisseurs, entre méfiance et curiosité : point de vue des médecins généralistes du Limousin

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Guérisseurs,

Médecins généralistes,

Thérapeutique non médicamenteuse

Contexte : Dans un contexte d’une quête de sens et d’une recherche de nouvelles solutions, les patients se tournent de façon croissante vers les guérisseurs. L’essor de ces nouvelles pratiques, consécutif à l’évolution des besoins, poussent les médecins à se positionner vis-à-vis d’un pluralisme thérapeutique. Objectifs : Comprendre le comportement des médecins généralistes limousins envers le recours aux guérisseurs dans leur patientèle ; dresser un état des lieux des connaissances et des représentations des guérisseurs. Matériel et Méthode : Étude qualitative portant sur la thématique des guérisseurs auprès des médecins généralistes en Limousin au travers d’entretiens semi-dirigés suivant un guide d'entretien prédéfini. Le recueil des données a été effectué jusqu'à saturation. Le codage descriptif ouvert et l'analyse thématique ont été réalisés sur le logiciel NVivo. Résultats : 23 médecins généralistes ont participé aux entretiens semi-dirigés individuels. 356 codes axiaux sont ressortis et ont été regroupés en 6 thèmes : une thématique déstabilisante, les connaissances des médecins généralistes sur les guérisseurs, la dichotomie entre les deux protagonistes, la recherche d’une explication, les sentiments ressentis envers les guérisseurs et les relations entretenues entre le patient, le médecin et le guérisseur. Discussion : Le recours au guérisseur est encore un sujet délicat au sein de la relation médecin-patient, d’autant plus qu’il est difficile d’établir une classification des types de guérissages. Il est défini comme un aidant ancestral dont l’objectif est de soulager, et aujourd’hui en transition vers une modernisation de son exercice. Il reste vecteur de craintes par son irrationalité, les croyances magico-religieuses qu’il véhicule, son aspect non-EBM ou encore son illégalité professionnelle. Les médecins, curieux, sans en comprendre le mécanisme, recherchent une explication à certains résultats obtenus. Il est pour eux nécessaire de s’ouvrir à ces nouvelles pratiques dans le cadre d’un accompagnement du patient sur certaines pathologies, sous réserve d’un encadrement et d’un respect des limites de chacun. Conclusion : La relation guérisseur-médecin n’en est qu’à son balbutiement en raison de craintes plurielles du médecin. Pourrait-elle évoluer suite aux résultats futurs obtenus en recherche qualitative sur les interventions non médicamenteuses ?