Deux premiers cas de babésiose humaine en Limousin : babesia divergens et babesia divergens-like

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Babésiose - Thèses et écrits académiques,

Ixodes - Thèses et écrits académiques,

Tiques -- Vecteurs de maladies - Thèses et écrits académiques

Depuis 1957, 41 cas de babésiose humaine ont été recensés à notre connaissance en Europe. Syndrome hémolytique fébrile, la babésiose est une maladie due au développement d’un hémoprotozoaire du genre Babesia. Plus de 80% des patients atteints sont aspléniques. La transmission s’effectue par morsure de tique, le genre Ixodes ricinus étant le plus représenté en Europe. Le diagnostic repose sur le frottis sanguin, la sérologie et la PCR pour la détermination de l’espèce. Bien que Babesia divergens soit l’espèce observée prédominante, de nouvelles espèces ont été récemment décrites comme Babesia EU1 et Babesia divergens-like. Nous avons décrit dans ce travail les deux premiers cas de babésiose humaine en Limousin. Ils ont concerné deux patients splénectomisés. Les espèces isolées ont été d’une part Babesia divergens et d’autre part Babesia divergens-like (premier cas décrit en France). Dans ces deux dossiers, l’évolution sous clindamycine et quinine a été favorable, sans nécessiter de recours à l’exsanguino-transfusion. Dans un cas, la quinine a pu être arrêtée précocement au quatrième jour de traitement sans conséquence délétère particulière. Le caractère émergent de la babésiose en France et en Europe a été discuté. Il est lié à la présence et à l’extension de facteurs favorisants (présence du vecteur, développement des populations d’hôtes réservoirs : cervidés et bovins, modifications des modes de vie…). Le traitement curatif repose sur l’association clindamycine / quinine précédée d’une exsanguino-transfusion en cas de formes sévères. En l’absence de traitement préventif spécifique, nous pourrions proposer aux sujets splénectomisés une information simple sur le mode de transmission de la maladie, afin de réduire chez eux le risque de morsure de tique.