Apport de l’échocardiographie dans la prédiction de la fibrillation atriale après pontage coronarien

Discipline

Cardiologie et maladies vasculaires

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Pontage aortocoronarien - Thèses et écrits académiques,

Échocardiographie - Thèses et écrits académiques,

Fibrillation auriculaire - Thèses et écrits académiques

Objectifs de l’étude : Le pontage aorto-coronarien est l’intervention la plus fréquemment réalisée en chirurgie cardiaque. La fibrillation atriale post-opératoire (FAPO) représente l’une des principales complications de cette intervention, avec des complications cliniques sévères ainsi que des implications en termes médico-économiques avec un allongement de durée de séjour. Nous avons cherché à déterminer la prévalence de la FAPO dans notre pratique, à identifier les facteurs prédictifs de FAPO et à préciser l’intérêt de l’échocardiographie pour affiner la stratification du risque de cette complication. Matériels et méthodes : Nous avons analysé les données de 169 patients inclus entre janvier 2013 et juin 2014 au CHU de Limoges et bénéficiant de pontages coronariens. Des données cliniques, biologiques, electrocardiographiques et échocardiographiques ont été recueillies la veille de l’intervention, puis une surveillance scopique initiale pendant en moyenne 5 jours suivis d’ECG quotidiens nous ont permis d’identifier les épisodes de FAPO, définis dans notre étude par une durée de plus de dix minutes. Nous avons comparé les patients développant une FAPO et ceux indemnes de FAPO et établi trois modèles multivariés de prédicteurs de FAPO, le premier incluant uniquement les données cliniques, le deuxième comportant en plus les données biologiques et électrocardiographiques et enfin le troisième intégrant en sus les données échocardiographiques. Résultats : La moyenne d’âge de notre population a été de 66 ans, avec 88% d’hommes. Parmi eux, 65 patients (38%) ont présenté une FAPO. Les facteurs associés à cete complication ont été dans le 1er modèle le sexe masculin, la classe NYHA≥ 3 et un antécédent de FA préopératoire, dans le 2ème modèle un antécédent de FA préopératoire et la valeur de NT-proBNP, et dans le 3ème modèle un antécédent de FA préopératoire et le volume maximal de l’oreillette gauche indexé à la surface corporelle (SC). Le chi-2 du modèle 1 était de 34, passant à 37 dans le modèle 2 puis à 57 dans le modèle 3, témoignant de l’apport incrémentiel statistiquement significatif de l’échocardiographie dans la prédiction de la FAPO. Conclusion : La prédiction de la FAPO pourrait être facilitée en se basant sur deux paramètres simples, l’existence d’un antécédent de FA et la mesure du volume maximal de l’oreillette gauche indexé à la SC. Ces données permettraient d’identifier plus précisément une population à risque de FAPO susceptible de bénéficier d’une prophylaxie spécifique au cours d’études thérapeutiques ultérieurs.