Repenser la justice transitionnelle à partir du cas colombien : le vivant comme victime des conflits armés
(Document en Français)
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- Auteur
- Brites Osorio de Oliveira Alice
- Date de soutenance
- 24-01-2024
- Directeur(s) de thèse
- Péricard Jacques - Barrière Olivier
- Président du jury
- Zabalza Alexandre
- Rapporteurs
- Michelot Agnès - Gomez Sanchez Gabriel Ignacio
- Membres du jury
- Péricard Jacques - Barrière Olivier - Cardillo Monica - Perrot Xavier - Gironde Sacha
- Laboratoire
- OMIJ - Observatoire des Mutations Institutionnelles et Juridiques - UR 14476
- Ecole doctorale
- École doctorale Gouvernance des Institutions et des Organisations (Limoges ; 2022-)
- Etablissement de soutenance
- Limoges
- Discipline
- Droit mention Histoire du droit et des institutions
- Classification
- Droit
- Mots-clés libres
- Sciences de la société, Gestion du conflit, Justice transitionnelle, Droits endogènes, Réconciliation
- Mots-clés
- Anthropologie juridique
L’accord de paix entre la guérilla des FARC-EP et le gouvernement colombien signé en 2016 ouvre une possibilité pour la transition d’un conflit armé qui a duré plus d’un demi-siècle vers la paix. Dans ce cas, cet accord établit la création d’un Système intégral pour la paix composé par des organes et mécanismes qui la construction de la vérité, la réparation et la réconciliation et qui favorise la participation des victimes dans tous les processus. En 2019, la composante juridique de ce Système intégral, nommé Juridiction spéciale pour la paix (JEP) a accordé un statut de victime de guerre aux territoires des peuples ethniques. Cette décision se base sur leurs cosmologies et sur les perspectives des systèmes normatifs endogènes, où le vivant non-humain a une place comme sujet. Notre travail de recherches propose d’analyser, à partir de l’étude du cas, la coordination entre différentes échelles de justice (global/local) et l’importance d’étendre le statut de victime des conflits armés aux non-humains. Cette question évoque la nécessité de dépasser des formes « classiques » de penser le règlement des conflits armés, qui souvent imposent des solutions basées sur l’imposition d’une notion de paix qui se traduit par l’établissement de modèles de développement et de « modernisation » des sociétés et d’une notion de réparation qui consiste notamment à la réparation matérielle ou monétaire des victimes. Le modèle transitionnel proposé par la Juridiction spéciale pour la paix touche d’autres langages et manières de faire monde et consiste à repenser les notions de justice, de réparation et de réconciliation à partir d’une perspective pluriverselle (à partir de différentes ontologies), reconnaissant l’importance des droits endogènes pour une résolution des conflits et une réconciliation plus profondes, comprenant non seulement la réparation des liens entre les humains mais aussi entre l’humain et le non humain, du vivant come un ensemble inséparable et interdépendant. S’appuyant sur une démarche anthropo-juridique combinant l’examen des textes législatifs et règlementaires et un séjour de recherches sur le terrain, cette thèse a permis de réaliser une étude critique de l’actuel modèle de justice transitionnelle en Colombie. Les analyses anthropologiques font la preuve des premiers pas vers une manière de concevoir le droit comme vecteur pour repenser le règlement des conflits à partir du concept de coviabilité socio-écologique, vers une notion de paix et de réconciliation qui a comme base la réparation du tissu éco-social.
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Pour citer cette thèse
Brites Osorio de Oliveira Alice, Repenser la justice transitionnelle à partir du cas colombien : le vivant comme victime des conflits armés, thèse de doctorat, Limoges, Université de Limoges, 2024. Disponible sur https://aurore.unilim.fr/ori-oai-search/notice/view/2024LIMO0004