Epidémiologie mondiale de l’artériopathie des membres inférieurs au 21e siècle : méta-analyse à partir des données individuelles

Discipline

Biologie Chimie Santé mention Santé publique, épidémiologie, environnement et sociétés

Classification

Médecine et santé

Mots-clés libres

Aomi, Epidémiologie, Méta-Analyse

Mots-clés

Artériopathies,

Membre inférieur,

Facteurs de risque

Parmi les maladies cardiovasculaires, l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs (AOMI) est la 3e expression clinique la plus fréquente liée à l’athérosclérose. Elle est source d’handicap important (difficultés à la marche, apparition d’ulcères, voire nécessité d’amputation). Elle est associée à un haut risque de mortalité cardiovasculaire, et responsable de coûts directs et indirects considérables. A partir de modélisations, on estime à plus de 230 millions le nombre de sujets atteints à travers le monde, avec une plus forte prédominance dans les pays à revenus faibles/intermédiaires et des associations importantes avec de nombreux facteurs de risque cardiovasculaires. L’incidence et la prévalence de ces facteurs de risque évoluent. Ainsi, l’objectif général de notre thèse était d’étudier l’épidémiologie mondiale de l’AOMI au 21ème siècle dans le monde. Les objectifs spécifiques étaient de 1) Faire un état de la littérature sur l’AOMI dans le monde au 21ème siècle, 2) Décrire et relever les prévalences de l’AOMI au 21ème siècle globalement et par région et 3) Effectuer une analyse des associations des facteurs de risque disponibles avec l’AOMI au 21ème siècle avec une homogénéisation de leur définition. Deux méta-analyses, l’une sur l’ensemble des études et la 2ème sur les données individuelles de 20 études (92 374 patients) ont pu mettre en évidence une prévalence de 10,1% de l’AOMI dans le monde en soulignant les disparités inter-régionales et intersexes de cette dernière (10,7% chez la femme et 9,4% chez l’homme). Nous avons aussi pu mettre en avant les associations fortes de l’AOMI avec les facteurs de risque cardiovasculaires traditionnels tels que la consommation actuelle de tabac (OR=2.12), l’hypertension (OR=2,01), le diabète (OR=1,74 ou encore les dyslipidémies (OR allant de 1,01 à 1,30). Ces associations variaient en fonction du sexe, traduisant d’un changement de profil du patient au 21ème siècle. Nos résultats soulignent ainsi la nécessité de reconsidérer la prise en charge de l’AOMI en tenant compte des spécificités de la population, tout autant que de mener une étude prospective dans les régions du monde où cette maladie est encore trop peu étudiée.