Prothèses inversées d’épaule dans le cadre de la prise en charge chirurgicale des fractures céphalo-tubérositaires du sujet âgé : étude des résultats fonctionnels en fonction de la tension deltoïdienne

Discipline

Chirurgie orthopédique et traumatologie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Prothèses d'épaule - Thèses et écrits académiques,

Épaule - Fractures - Thèses et écrits académiques,

Muscle deltoïde - Thèses et écrits académiques

La prise en charge des fractures de l’extrémité proximale de l’humérus chez la personne âgée représente un défi thérapeutique car la demande fonctionnelle de ces patients est de plus en plus forte. L’objectif de notre étude était de vérifier l’existence d’un lien entre la tension deltoïdienne et les résultats fonctionnels de nos patients, afin d’établir une tension deltoïdienne idéale. Celle-ci était évaluée par la mesure de la longueur humérale du membre fracturé. Le critère de jugement principal était le score de Constant au dernier recul, en fonction de la longueur humérale sur une radiographie des deux humérus de face. Les critères de jugement secondaires étaient les mobilités en abduction, antépulsion et rotation externe. Nous avons également recherché l’impact du délai du dernier recul sur ces résultats fonctionnels. Notre cohorte rétrospective incluait 121 patients opérés d’une prothèse inversée dans un contexte de fracture entre Janvier 2010 et Juillet 2017. Les fractures étaient toutes classées Neer III ou IV. 91% de nos patients étaient des femmes. L’âge moyen était de 82 ans. 45 patients ont pu être évalués au dernier recul. Le score de Constant et l’antépulsion étaient meilleurs en cas d’allongement huméral compris entre 10 et 25mm (p<0.02 et p<0.05). La rotation externe était meilleur en cas d’allongement huméral (p<0.03). Le score de Constant continuait à s’améliorer après la première année post-opératoire (p=0.04). Plusieurs critères ont fait leurs preuves dans la littérature, tels que la réinsertion des tubérosités, le positionnement de la glène le plus bas possible afin d’éviter une encoche et le rétablissement de la rétroversion anatomique. Nous prouvons ici que la tension deltoïdienne est également un facteur primordial à prendre en compte lors de la pose d’une prothèse inversée. L’allongement huméral idéal semble être compris entre 10 et 25 mm, par rapport au côté controlatéral. Il serait intéressant d’établir un instrument permettant de calculer cet allongement en per opératoire, en fonction de la longueur humérale controlatérale.