Evaluation de l’application du modèle BERCER chez les femmes en situation de difficultés contraceptives

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Consultation médicale - Thèses et écrits académiques,

Contraception d'urgence - Thèses et écrits académiques

Introduction : Malgré une prévalence contraceptive élevée en France et une large diffusion des différentes contraceptions, il persiste encore un nombre important d’échecs. L’OMS propose un modèle de consultation, BERCER, qui pourrait améliorer l’efficacité pratique des méthodes contraceptives (Bienvenue, Entretien, Renseignement, Choix, Explication, Retour). Objectif : Evaluer si les étapes d’une consultation de contraception, selon le modèle BERCER, étaient appliquées chez les femmes en situation de difficultés contraceptives. Méthode : Il s’agissait d’une étude observationnelle, descriptive, prospective réalisée entre le 3 juin et le 28 août 2015 au planning familial du CHU de Limoges. Des questionnaires anonymes ont été remis à toutes les femmes consultant pour une demande d’IVG. Résultats : Sur 252 femmes venues consulter, 196 questionnaires ont été inclus dans l’étude. La majorité des patientes utilisait un moyen de contraception lorsqu’elles se sont retrouvées enceintes (58.7%). Une minorité de femmes (11.6%) a eu recours à la contraception d’urgence, alors que la majorité connaissait bien ses modalités d’utilisation. Les patientes ont consulté un gynécologue ou un médecin généraliste concernant leur dernière contraception (48.9% vs 42.1%). Une minorité seulement (17.3%) a bénéficié d’une consultation dédiée. Ces dernières avaient en majorité moins de 25 ans (27.1% vs 11%, p=0.021). Une information claire concernant les différentes méthodes contraceptives semble avoir été délivrée. Mais des difficultés semblaient persister pour aborder certains sujets comme les représentations (36.9%), les croyances (36.9%), ainsi que les attentes du partenaire (35.8%). Les patientes ont été impliquées dans le choix de leur contraception (83.1%). Les femmes de moins de 25 ans semblaient mieux informées sur le délai d’utilisation de la contraception d’urgence (62.9% vs 34.9%) et ses moyens d’obtention (74.6% vs 43%) que leurs aînées, de manière significative (p=0.02). Un document écrit était peu souvent remis (16% d’entre elles, aucun pour les mineures). ¼ seulement des patientes avaient bénéficié d’une consultation de suivi. La majorité (73.1%) se disait satisfaite de l’information donnée durant cette consultation. Conclusion : La majorité des étapes du modèle BERCER était respectée. Les patientes se disaient satisfaites des informations reçues, mais semblaient ne pas parvenir à les utiliser. La consultation dédiée à la contraception et la consultation de suivi étaient insuffisamment respectées. Cela pourrait expliquer en partie la mauvaise assimilation de l’information par notre population.