Intérêt de la scintigraphie double isotopes (iode et sestaMIBI) dans la prise en charge du nodule thyroïdien de diagnostique incertain

Discipline

Endocrinologie-diabétologie-nutrition

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Nodules thyroïdiens - Thèses et écrits académiques,

Carcinomes - Dissertation universitaire,

Scintigraphie - Thèses et écrits académiques

Introduction : La pathologie nodulaire thyroïdienne est fréquemment rencontrée en pratique clinique. La prévalence des nodules est élevée et atteint 30 à 70% des populations selon les sources. Le couple, échographie-cytoponction à l’aiguille, constitue un élément de choix dans l’analyse des nodules. Toutefois, un nombre important de résultats cytologiques restent non satisfaisants ou indéterminés. Se discute la place de la scintigraphie à l’iode ou tec99m dont le caractère non fixant oriente vers la prise en charge chirurgicale de nodules suspects. Toutefois la part de nodules cancéreux parmi les nodules froids à l’iode est faible. Le but de notre étude est d’évaluer l’apport d’une approche scintigraphique complémenta ire par le sestaMIBI en vue de préciser le caractère péjoratif ou non des nodules thyroïdiens froids à l’iode. Notre hypothèse étant que le nodule fixant le MIBI est un nodule malin. Patients et méthodes : Etude rétrospective au CHU de Limoges incluant tous les patients ayant eu une scintigraphie double isotope pour hyperparathyroïdie et présentant un nodule froid à l’iode. Ont été comparé les patients présentant un nodule thyroïdien froid à l’iode fixant le MIBI (groupe 1) à ceux ne le fixant pas (groupe 2), en regard des données échographiques et d’informations de nature cytologique ou histologique permettant de conclure sur le caractère suspect ou malin de ce nodule. Résultats : Seront définitivement inclus dans l’étude 34 patients dans le groupe 1 (MIBI+) et 16 patients dans le groupe 2 (MIBI-) pour lesquels les données échographiques et anatomopathologiques ont pu être analysées. 5 carcinomes papillaires sont retrouvés uniquement dans le groupe 1 (MIBI +). Les 5 carcinomes étaient tous des nodules classés EUTIRADS 4 ou 5 à l’échographie et présentaient une indication à la cytoponction. La VPN de la scintigraphie au MIBI est de 100%. Ainsi l’absence de fixation au MIBI d’un nodule, non fixant à l’iode, permettrait d’éliminer un carcinome différencié de la thyroïde. Par ailleurs, l’examen présente une spécificité médiocre de 35% avec une VPP de 15%. Conclusion et perspectives : La cytoponction à l’aiguille fine constitue le gold standard pour l’analyse des nodules thyroïdiens suspects à l’échographie. Néanmoins, le taux de résultat incertain est élevé entrainant des thyroïdectomies, totales ou partielles, en prévention. La valeur prédictive négative de la fixation au MIBI est de 100% en cas de nodule thyroïdien non iodo fixant. On pourrait alors proposer une scintigraphie au MIBI pour les nodules de diagnostic incertain à la cytoponction, non iodo-fixant, afin de limiter la chirurgie en cas de nodule ne fixant pas le sestaMIBI.