La phagothérapie : une thérapeutique d’espoir face à l’antibiorésistance ?

Discipline

Pharmacie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Bactériophages,

Phagothérapie,

Résistance aux antibiotiques

La phagothérapie utilise les bactériophages (ou phages), virus infectant spécifiquement et uniquement leurs bactéries hôtes, afin de traiter ou prévenir les infections bactériennes. Prédateurs naturels des bactéries, les phages sont présents au sein de nombreux microécosystèmes dans lesquels ils jouent un rôle fondamental, encore partiellement connu. En plus d’être bactéricides, ils présentent d’autres propriétés intéressantes qui pourraient faire l’objet d’applications futures. Utilisés depuis de nombreuses années en biologie moléculaire, les phages sont aujourd’hui utilisés dans l’industrie agro-alimentaire et l’agriculture. En médecine humaine, cependant, la phagothérapie n’est pour l’instant pas autorisée. Abandonnée progressivement après la Seconde Guerre mondiale à la suite de la découverte des antibiotiques, la phagothérapie a continué à être utilisée uniquement dans les pays de l’ex-Union Soviétique. L’antibiorésistance, la pénurie de nouveaux antibiotiques et l’augmentation du nombre de patients en impasse thérapeutique ont fait redécouvrir la phagothérapie comme alternative ou complément aux antibiotiques. De nombreuses publications sont disponibles sur ce sujet, malheureusement, la phagothérapie n’a jamais fait l’objet d’études cliniques répondant aux critères actuels qui permettraient de l’autoriser. La nature des phages pose aussi des problèmes concernant leur fabrication à une échelle industrielle. Des chercheurs et des entreprises s’intéressent à nouveau à cette thérapeutique et plusieurs essais cliniques ont été mis en place ces dernières années afin de recueillir des informations fiables sur la phagothérapie. L’enjeu de ces essais est de répondre à de nombreuses questions sur la fabrication, les contrôles, la qualité pharmaceutique, l’efficacité, la sécurité ou les modes d’administration des phages afin de permettre enfin l’accès aux patients à cette thérapeutique d’espoir.