Carences vitaminiques et nutritionnelles avant et après sleeve gastrectomie

Discipline

Pharmacie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Obésité -- Chirurgie,

Avitaminose,

Oligoéléments

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, 13 % des adultes dans le monde seraient obèses et 39 % en surpoids en 2019. Les comorbidités associées à l’obésité ont chaque année un coût de santé très importante, et entraînent des millions de décès dans le monde. En France, les personnes obèses représentent 15 à 17 % de la population adulte. Quand les prises en charge en amont sont insuffisantes, après concertation pluridisciplinaire, les patients peuvent avoir recours à la chirurgie bariatrique, qui induit une baisse des prises alimentaires. Un suivi est nécessaire avant mais aussi après la chirurgie tout au long de la vie du patient afin de déceler les problèmes de santé soit préexistants à la chirurgie soit induits par elle, en particulier les carences. Bien que la sleeve gastrectomie (SG), ou gastrectomie longitudinale, soit la technique la plus pratiquée en France actuellement, les données biologiques avant et après cette intervention sont rares. Nous avons mené une étude rétrospective portant sur les données biologiques enregistrées jusqu’en 2019 de 46 patients ayant bénéficié en 2016 d’une SG au CHU de Limoges. Le statut en vitamines, sels minéraux et oligo-éléments, ainsi qu’en ferritine, albumine, PTH et CRP était évalué dans l’année préopératoire et les deux ans postopératoires. Les carences préopératoires étaient fréquentes, même à distance de l’intervention, ce qui indiquait que le statut nutritionnel des patients obèses était souvent médiocre ou mauvais, et suggérait que des supplémentations préopératoires auraient pu leur être bénéfiques. De nombreuses carences persistaient en postopératoire. Les carences portaient principalement sur les vitamines D, B6, C, B9 (prévalences respectives de 86,2 ; 69,7 ; 36,7 et 27,6 % en préopératoire, puis de 67,5 ; 34,1 ; 20,5 et 31,4 % en postopératoire) et sur le phosphore, le magnésium et le zinc (prévalences respectives de 46,7 ; 34,4 et 15,6 % en préopératoire, puis de 19,9 ; 30,4 ; 20,5 et 8,3 % en postopératoire). La prévalence des hypoalbuminémies (21,9 % en préopératoire et 26,9 % en postopératoire) suggérait que de nombreuses personnes obèses avaient un équilibre protéique déficient, et qu’une prise en charge nutritionnelle aurait pu leur être utile. Le suivi des obèses en pré et post-SG est donc important, aussi bien du point de vue biologique que de leurs pratiques alimentaires et leur statut protéique. Le recours à des supplémentations est fondamental, afin d’éviter la survenue de carences.