Le syndrome de la porte tournante en psychiatrie, une conséquence de la désinstitutionnalisation ? : approches épidémiologique, historique, théorique et thérapeutique

Discipline

Psychiatrie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Réhospitalisation,

Psychiatrie,

Désinstitutionnalisation (psychiatrie)

Depuis la seconde moitié du XXème siècle, la plupart des politiques de soins en psychiatrie sont issues du mouvement de désinstitutionnalisation avec pour objectif une réduction des lits intra-hospitaliers et un retour des patients dans la communauté. Cependant, depuis les années 1970-1980, les psychiatres sont confrontés au retour régulier d’un grand nombre de malades vers les unités d’hospitalisation peu après leur sortie. Ce phénomène a été baptisé syndrome de la porte tournante ou « revolving door syndrome ». Parmi ces patients « revolving », certains sont réadmis en dehors de facteurs cliniques clairement établis, en l’absence d’une résistance de la pathologie ou d’une inobservance médicamenteuse. Ils sont alors souvent qualifiés d’ « hospitalophiles » par les soignants qui peuvent interpréter ces réadmissions régulières par une certaine « attirance » pour l’hôpital. Ceci semble refléter une forme de dépendance psychique à l’institution, sous l’éclairage de la théorie de l’attachement et d’apports psychodynamiques. Psychothérapie institutionnelle et réhabilitation psychosociale sont deux mouvements qui orientent aujourd’hui la pratique psychiatrique. Si ces deux courants peuvent sembler opposés, ils œuvrent tous les deux pour une autonomisation du patient. Ces mouvements révèlent une réelle recherche de stratégies pour éviter l’enfermement des patients dans une dépendance à l’institution. Enfin, au vu de la forte prévalence du trouble co-occurrent et de son impact sur les réadmissions en psychiatrie, la prévention, la détection précoce et la double prise en charge apparaissent comme autant de leviers qui influent sur le syndrome de la porte tournante.