Etude de la corrélation entre l’apparition d’évènements cardiovasculaires tardifs et la dose délivrée au cœur et aux coronaires chez les patientes traitées par radiothérapie pour un cancer du sein gauche

Discipline

Oncologie radiothérapie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Sein -- Cancer,

Radiothérapie,

Appareil cardiovasculaire - Physiopathologie

La radiothérapie (RT) est l’un des piliers du traitement du cancer du sein. Il est admis que la mortalité cardiaque est plus importante chez les patientes atteintes d’un cancer mammaire gauche après traitement par radiothérapie du fait de l’apparition d’effets secondaires tardifs. La dose moyenne délivrée au cœur est la contrainte standard utilisée en routine, cependant, de plus en plus d’études se penchent sur l’impact de l’irradiation des artères coronaires. Notre étude observationnelle, descriptive, rétrospective et monocentrique a été réalisée à partir de dossiers de patientes traitées pour un cancer du sein gauche avec un recul de 10 ans. L’objectif principal de notre étude est la recherche de relation entre l’apparition d’ECV (évènement cardio-vasculaire) en fonction de la dose de RT reçue au cœur, à l’artère interventriculaire antérieure (IVA), à l’artère circonflexe (CX) et la coronaire droite (CD). Nous avons également cherché à observer l’impact des FDRCV et des traitements systémiques cardiotoxiques sur l’apparition d’ECV chez les patientes traitées par RT. L’objectif secondaire est l’analyse de la survie globale en fonction de la survenue d’ECV. Nous avons inclus 87 femmes traitées par radiothérapie externe conformationnelle 3D au Centre Universitaire de Limoges entre Janvier 2009 et Juin 2010. Les données des patientes ont été recueillies via les dossiers informatiques hospitaliers et complétées par l’appel systématique des médecins traitants ou des patientes. Les données dosimétriques ont été recueillies après délinéation du cœur, de l’IVA, de la CX et de la CD. Vingt-cinq % des patientes ont présentées un ECV. La Dmoy Cœur était plus importante chez les patientes ayant présenté un ECV mais cette augmentation n’était pas statistiquement significative (p=0,1079) de même pour la D2% IVA (p=0,6834). Le risque d’ECV augmentait chez les patientes ayant une HTA (p=0,0042), du diabète (p=0,0002), une dyslipidémie (0,0339) et des calcifications coronariennes (p=0,0151). Au total, le fait d’avoir au moins 2 facteurs de risque cardiovasculaire (FRCV) majorait de façon significative le risque de survenue d’ECV (p=0,0005). Toutes les patientes ayant fait un ECV ont reçu un traitement oncologique cardiotoxique (p=0,5674). Sur l’analyse statistique, l’augmentation de la D2% CX majorait le risque d’ECV chez les patientes présentant une HTA (p=0,0286) ou une dyslipidémie (p=0,0116). Nous avons observé une tendance vers une survie globale à 10 ans inférieure chez les patientes ayant présenté un ECV dans les années suivant la radiothérapie comparativement à celles indemnes d’ECV(p=0,23). Pour conclure, Dans notre étude, le peu d’ECV observés à dix ans est rassurant sur les risques cardiaques secondaires à l’irradiation des cancers du sein gauche. Cependant, l’amélioration des définitions de contraintes dosimétriques cardiaques y compris sur les coronaires reste nécessaire. Il est primordial de poursuivre les efforts d’amélioration balistique en particulier chez les patientes présentant des FRCV car celles-ci semblent plus sensibles à l’augmentation des doses d’irradiation. Enfin, le bon contrôle des FRCV est primordial chez ces patientes traitées pour un cancer du sein.