Etude ALTER-MAI : évalence de l’utilisation des Médecines Alternatives et Complémentaires chez des patients suivis pour une maladie auto-immune dans le service de Médecine Interne du CHU de Limoges
(Document en Français)
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- Auteur
- Couillard Florence
- Date de soutenance
- 02-09-2022
- Directeur(s) de thèse
- Gondran Guillaume
- Etablissement de soutenance
- Limoges
- Discipline
- Médecine interne
- Classification
- Médecine et santé
- Mots-clés
- Maladies autoimmunes,
- Médecines alternatives
Introduction Les médecines alternatives et complémentaires (MAC) évoluent en parallèle d’une médecine dite conventionnelle, soumise à une validation scientifique. Les traitements médicamenteux au cours des maladies auto-immunes (MAI) sont parfois insuffisants sur les plaintes subjectives (fatigue, douleurs) et source d’une altération de la qualité de vie. Si certaines MAC sont admises pour leurs bienfaits, d’autres pourraient être à risques d’erreurs diagnostiques et thérapeutiques. Il manque par ailleurs d’études d’efficacité validées scientifiquement ou de données de vie réelle. L’objectif de cette étude était d’évaluer la prévalence d’utilisation des MAC chez des patients suivis pour une MAI et de décrire ces pratiques, les caractéristiques des patients et les facteurs d’association. Méthodes Cette étude observationnelle prospective a été réalisée dans un service de Médecine Interne entre 2019 et 2021. Les patients suivis pour un lupus érythémateux systémique (LES), un syndrome de Sjögren primitif (SSp), ou une sclérodermie systémique (SS) ont été inclus. Les données étaient recueillies à l’aide d’un questionnaire rempli par le médecin et le patient, qui évaluait les caractéristiques socio-démographiques et la maladie, la pratique ou non de MAC et en cas de réponse positive les modalités d’utilisation et leur efficacité à l’aide de scores de qualité de vie. Résultats 121 patients ont été inclus (LESn=47, SSpn=31, SSn=43), composés majoritairement de femmes (87%), d’un âge moyen de 56 ans (+/- 14 ans), d’origine occidentale (88%), vivant en milieu rural (67%). La prévalence d’utilisation des MAC était de 55% dans la population étudiée (LES53%, SSp61%, SS53%). On comptabilisait au total 186 pratiques de MAC. Les patients recouraient principalement à des pratiques encadrées comme l’ostéopathie (22%), l’homéopathie (9%), et l’acupuncture (7%) mais également des traditions locales (guérisseurs, magnétiseurs) (11%), des techniques de relaxation (sophrologie, méditation, hypnothérapie) (13%), de manipulation (réflexologie, balnéothérapie, massothérapie, chiropraxie, étiopathie) (11%) et relation corps-esprit (qi-gong, yoga, shiatsu) (9%), l’usage de plantes et remèdes naturels (7%) ou des médecines orientales (3%). Les MAC étaient pratiquées régulièrement, plusieurs fois par semaine (16%) ou par mois (14%) depuis plus d’un an dans 39% des cas. L’intérêt de recours aux MAC était de lutter contre la douleur (61%) et la fatigue (34%), rechercher le bien-être (41%), éviter des traitements supplémentaires (61%) voire de rejeter la médecine conventionnelle (47%). Elles sont rarement proposées par un médecin (17%). Les patients rapportaient une amélioration physique et/ou mentale dans 65% des cas. En analyse univariée, la pratique des MAC n’était statistiquement pas associée à l’âge, le sexe, le milieu de vie, la profession, les traitements ou les scores d’anxiété et dépression. Les patients sous traitement antidépresseurs pratiquaient statistiquement plus de MAC. En analyse multivariée, les variables prédictives d’utilisation de MAC étaient l’origine occidentale, un score SF36 physique bas et une durée d’évolution longue de la maladie (respectivement p=0,01 ; p=0,03 ; p=0,06). Discussion Il s’agit de la première étude faisant un état des lieux descriptif de l’utilisation des MAC dans un groupe de patients atteints de connectivites. Les résultats mettent en évidence l’étendue de ces pratiques, permettent de cibler les populations d’intérêt et leurs besoins, et d’attester que des études prospectives à plus grande échelle semblent nécessaires. L’enjeu actuel est d’enrichir la médecine conventionnelle de pratiques alternatives et complémentaires efficaces et sécurisées, à l’aide de programmes individuels et collectifs afin de tendre vers une médecine intégrative.
- Type de contenu
- Text
- Format
- Entrepôt d'origine
- Identifiant
- unilim-ori-119961
- Numéro national
- 2022LIMO3130
Pour citer cette thèse
Couillard Florence, Etude ALTER-MAI : évalence de l’utilisation des Médecines Alternatives et Complémentaires chez des patients suivis pour une maladie auto-immune dans le service de Médecine Interne du CHU de Limoges, thèse d'exercice, Limoges, Université de Limoges, 2022. Disponible sur https://aurore.unilim.fr/ori-oai-search/notice/view/unilim-ori-119961