L'UHSA dans un parcours de soins pénitentiaire : étude prospective sur 3 mois à l’UHSA de Cadillac

Discipline

Pharmacie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Schizophrénie,

Emprisonnement,

Neuroleptiques,

Pharmacologie clinique

La création des UHSA en 2011 constitue un tournant dans la prise en charge des troubles psychiatriques des détenus, en leur permettant d’être hospitalisé à temps plein avec ou sans leur consentement. Notre étude se déroule à l’UHSA de Cadillac et a pour but de décrire la population accueillie, ainsi que les particularités des thérapeutiques, aussi bien en détention qu’à l’UHSA. Une réflexion sur les thérapeutiques utilisées et sur le rôle du pharmacien au sein de ces unités est également abordée. Il s’agit d’une étude prospective descriptive réalisée sur une période de 4 mois. Le recueil s’effectue à différents moments de la prise en charge du patient : en détention, à l’entrée et à la sortie de l’UHSA puis au retour en détention. Il mentionne les caractéristiques judiciaires et sociodémographiques des patients hospitalisés, les spécificités de l’hospitalisation ainsi que la prise en charge médicamenteuse. Au total, 60 patients sont inclus dont 95% sont de sexe masculin. La population est majoritairement célibataire (78,3%) et sans enfant (63,3%). Près des trois quarts des patients (71%) ont des antécédents de troubles psychiatriques et un tiers est concerné par des pathologies somatiques. Plus d’un tiers (38,6%) de la population souffre de schizophrénie et cette particularité se traduit au niveau des prescriptions médicamenteuses par la présence de polythérapies psychotropes. Ce travail met en évidence les problématiques de la prise en charge des patients en milieu carcéral en lien avec les contraintes de l’administration pénitentiaire mais aussi avec la population accueillie. Ainsi, l’UHSA constitue un lieu privilégié pour isoler le patient de cet environnement et travailler sur l’alliance thérapeutique. Le pharmacien a un rôle essentiel à jouer dans la prise en charge des patients détenus notamment avec l’analyse quotidienne des prescriptions et la participation aux réunions cliniques. De plus, la polymédication est un argument pour développer les activités de pharmacie clinique dans ces unités en offrant au patient l’opportunité d’être acteur de sa prise en charge et ainsi améliorer son observance au traitement.