Evaluation des pratiques de la prise en charge de l’anémie chez les parturientes au CHU de Limoges

Discipline

Anesthésie réanimation

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Accouchement,

Anémie,

Carence en fer

Contexte : L’anémie touche 25% des parturientes en France. L’étiologie principale est la carence martiale. Elle a des effets défavorables sur la santé de la mère en augmentant la mortalité et le recours à la transfusion. De plus, elle a des conséquences sur la sante du nouveau-né induisant une insuffisance pondérale à la naissance, une prématurité et une petite taille pour l’âge gestationnel. La supplémentation orale de fer est recommandée en cas d’anémie mais son efficacité peut être compromise par une mauvaise absorption ou une intolérance entrainant une inobservance. La supplémentation intraveineuse a donc vu le jour. Nous avons comparé ces deux modes de supplémentation. Méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective de janvier 2018 à mai 2019. Toutes les parturientes ayant reçu une supplémentation martiale ont été incluses. Le critère de jugement principal était l’échec du traitement défini par une Hb<11g/dl à l’accouchement. Les critères de jugement secondaires étaient le gain d’hémoglobine, la ferritinémie, les pertes sanguines, le nombre de transfusions, l’anémie du post-partum, la durée de séjour, le nombre de prélèvements sanguins effectués et le poids de naissance. Résultats : Notre cohorte comportait 367 patientes. Les patientes étaient plus anémiées dans le groupe intraveineux, 38% contre 18% dans le groupe per os, avec une différence statistiquement significative (p=0,0062). Le gain d’hémoglobine était supérieur dans le groupe intraveineux, il était de 1,33d/dl versus 0,16g/dl (p=0,0023). La ferritinémie et les taux d’hémoglobine étaient plus bas dans le groupe intraveineux (p<0,0001). Il n’y avait pas de différence significative concernant les pertes sanguines, le nombre de transfusions, le taux d’anémie à la sortie, la durée de séjour et le poids de naissance. Les patientes dans le groupe per os avaient eu plus de bilans sanguins. Conclusion : Vingt-deux pourcents de notre cohorte étaient anémiés à l’accouchement malgré une supplémentation et d’autant plus avec une supplémentation intraveineuse. Un dépistage plus rigoureux et la prise en charge précoce de l’anémie via l’application d’un protocole créé devrait permettre de diminuer ce taux.