Intérêt du Temps Partiel Thérapeutique dans le retour et le maintien dans l’emploi après un cancer du sein chez les agents du CHU de Limoges

Discipline

Médecine et santé au travail

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Cancer du sein,

Travail à temps partiel,

Médecins du travail,

Reprise du travail

Contexte : après un cancer du sein, le retour au travail représente souvent un enjeu primordial car il représente une étape du rétablissement de ces femmes et symbolise le retour à une vie normale. Afin de favoriser une reprise du travail dans les meilleures conditions, il apparait important qu’une salariée ayant été prise en charge pour un cancer du sein puisse être vu par le médecin du travail durant son arrêt de travail pour expliquer et organiser ce retour au travail et préparer la mise en place de cet aménagement du temps de travail qu’est le temps partiel thérapeutique (TPT). Objectif : évaluer l’utilité du Temps Partiel Thérapeutique dans le retour et le maintien en emploi des agents du CHU de Limoges après un cancer du sein. Méthodes : il a été réalisé une étude épidémiologique transversale descriptive chez les agents féminins du CHU de Limoges ayant repris le travail à temps partiel thérapeutique entre 2017 et 2021 après un cancer du sein. Un auto-questionnaire a été envoyé à l’ensemble des femmes ayant bénéficié d’un temps partiel thérapeutique suite à un arrêt de travail pour cancer du sein. Il comprenait 5 dimensions : données socioprofessionnelles, données cliniques, données concernant l’arrêt de travail, données à la reprise du travail et données à la fin du temps partiel thérapeutique. Résultats : au total, 31 agents sur 36 éligibles ont répondu au questionnaire soit un taux de participation de 86,1%. La durée moyenne de l’arrêt de travail pour la prise en charge du cancer du sein et de ses conséquences était de 417 jours (± 155 jours). Une visite de pré-reprise avait été organisée avec le service de santé au travail pour 83,9% des cas. La principale motivation pour reprendre le travail était l’envie de reprendre une activité sociale (83,9%). La durée moyenne initiale du TPT était de 4,6 mois (± 2,7 mois) et la reprise s’effectuait toujours avec une quotité de 50%, le plus souvent sur des demi-journées de travail (83,9 %). Une prolongation du TPT avait été nécessaire pour 20 femmes (64,5%) et la durée de prolongation était en moyenne de 4,5 mois (± 2,7 mois). La principale cause de prolongement du TPT était la fatigue physique liée aux traitements. La reprise du travail à TPT a été jugée comme nécessaire, adaptée et satisfaisante par la majorité des femmes. Toutes les femmes ont estimé que la reprise du travail aurait été plus difficile si elles n’avaient pas pu bénéficier d’un TPT. Conclusion : au vu des résultats de notre étude, les femmes ayant bénéficié d’une reprise du travail en TPT au CHU de Limoges ont très majoritairement été favorables et satisfaites de ce dispositif. Dans tous les cas, le médecin du travail doit être associé à cette démarche pendant l’arrêt de travail et pendant toute la durée du TPT afin d’adapter les contraintes du poste de travail en fonction des capacités de l’individu.