Evaluation de l’impact de la profondeur d’invasion sur les récidives ganglionnaires controlatérales dans les tumeurs latéralisées de la cavité buccale, intérêt du curage prophylactique controlatéral

Discipline

ORL chirurgie cervico-faciale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Bouche - Cancer,

Kystes épidermoïdes,

Métastases,

Récidive (médecine),

Interventions chirurgicales prophylactiques - Dissertation universitaire

Prérequis : Le curage controlatéral prophylactique dans les cancers épidermoïdes latéralisés de la cavité buccale n’est pas réalisé en pratique courante. La profondeur d’invasion tumorale (DOI) est un facteur de risque de métastases ganglionnaires à part entière intégré dans le stade pTNM. Nous avons évalué le taux de rechute ganglionnaire controlatérale en fonction de la profondeur d’invasion, puis évalué d’autres facteurs prédictifs suspectés de récidive ganglionnaire controlatérale pour justifier la réalisation d’un curage controlatéral prophylactique. Matériel et Méthode : Nous avons identifié 103 patients opérés d’un cancer latéralisé de la cavité buccale au CHU de Limoges entre 2012 et 2022. Les patients dont la DOI n’avait pas été mesurée ainsi que les refus de chirurgie ou les décès durant le bilan d’extension ont été exclus. Le critère de jugement principal était le taux de récidive ganglionnaire controlatérale à 1 an. Résultats : Sur 103 patients analysés, 10 (9,7%) ont développé une récidive ganglionnaire controlatérale à 1 an. La médiane de la DOI était significativement différente dans les deux groupes : 6,0 mm (IC95% = 3,0 - 11,0) versus 16,0 mm (IC95% = 11,2 - 19,0) dans le groupe récidive (p<0,001). Il y a un plus grand risque de récidive ganglionnaire controlatérale lorsque la DOI augmente avec un rapport de côte de 1,18 (IC95% = 1,07 - 1,32) lorsque la DOI augmente de 1 mm. Conclusion : La DOI est un facteur de risque de récidive ganglionnaire controlatérale dans les cancers épidermoïdes latéralisés de la cavité buccale. La balance bénéfice / risque concernant le curage controlatéral prophylactique reste à évaluer.