Traitement du rejet immunitaire aigu de la greffe de cornée : facteurs pronostiques de survie du greffon

Discipline

Ophtalmologie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Cornée -- Greffe,

Rejet de greffe,

Pronostic (médecine),

Néovascularisation,

Immunologie

Introduction. Première greffe de tissu réalisée dans l’histoire, la greffe de cornée est une réussite en matière de transplantation. Malgré le privilège immunologique de l’œil, les épisodes de rejets de greffe ne peuvent pas toujours être évités. Dans le contexte actuel de pénurie de greffon associée à une augmentation des besoins en greffe, il est nécessaire de chercher à prolonger au maximum la durée de vie des greffes réalisées et à optimiser au mieux la prise en charge de leur rejet. L’objectif de l’étude est de mettre en évidence des facteurs pronostiques ayant une incidence sur la survie du greffon en cas de rejet de greffe aigu. Méthodes. 87 évènements de rejet de greffe survenus chez 40 patients au CHU de Limoges entre janvier 2016 et avril 2022 ont été inclus dans l’étude. Les caractéristiques des patients, des greffons de cornée utilisés ainsi que des épisodes de rejet ont été analysés. Deux groupes ont été constitués en fonction de la constatation d’une clarté retrouvée du greffon à 3 mois du début de l’épisode de rejet de greffe. Résultats. Nous avons constaté un taux de survie de 78%. L’analyse multivariée a mis en évidence plusieurs facteurs présentant un lien entre leur présence et l’échec de survie du greffon : une grande distance entre le lieu de vie et le CHU (OR ajusté 0.96 ; IC 95% 0.93-0.98) la présence d’une néovascularisation limbique (OR ajusté 7.63 ; IC 95% 1.31-66.3) et une faible acuité visuelle au moment du rejet (OR ajusté 0 .07 ; IC 95% 0.01-0.31). Discussion. Cette étude confirme le rôle de la néovascularisation limbique, même présente en infime quantité, dans l’échec de la prise en charge des rejets de greffe de cornée. Le fait d’habiter dans un désert médical est indéniablement une perte de chance dans la prise en charge du rejet. D’autres facteurs méritent notre attention, notamment le sexe féminin ou l’antécédent de multiples greffes, l’infection par le virus de l’herpès et l’incompatibilité HLA et ABO. Une étude à plus grande échelle est nécessaire pour explorer l’implication de ces facteurs dans la survie des greffons de cornée.