Changement de paradigme de la prise en charge de l'alcoolo-dépendance (de l'abstinence à la réduction des risques) : étude de l'évolution des pratiques et place du pharmacien face au cas particulier de la délivrance de baclofène

Discipline

Pharmacie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Baclofène - Thèses et écrits académiques,

Alcoolisme -- Thérapeutique - Thèses et écrits académiques,

Pharmaciens - Thèses et écrits académiques

Deuxième cause de mortalité évitable après le tabac et responsable de plus de 49 000 morts par an, la consommation d’alcool bénéficie en France d’une image encore relativement " positive " : seuls 11 % des Français considèrent que l'alcool est dangereux dès le premier verre. La France est effectivement – selon l’OCDE – l’un des pays les plus consommateurs d’alcool au monde. Selon l'OFDT (Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies), en 2014, 10 % de la population adulte française boit quotidiennement et environ deux millions de français auraient un problème d’alcoolo-dépendance. Pour autant associé à une image conviviale et partie intégrante de la culture alimentaire et festive française, l’alcool est un problème majeur de santé publique. L’utilisation relativement récente du baclofène – un myorelaxant d’action centrale – dans la prise en charge de l’alcoolo-dépendance est le résultat d’un détournement initial de son indication, suivi d’une prise en compte par la communauté médicale et scientifique ayant conduit à la Recommandation Temporaire d’Utilisation (RTU) en cours. Son inclusion dans l’arsenal thérapeutique est actuellement en cours d’évaluation mais semble s’intégrer dans un récent courant de pensée du champ de l’addictologie : la réduction des risques, permettant le contrôle de la consommation plutôt que l’abstinence. La hausse du risque d’hospitalisation et de décès observée à forte dose a récemment entrainé la limite de délivrance à 80 mg/jour, entrainant un risque de sevrage important pour les patients. Quelles sont alors la place et les responsabilités du pharmacien d’officine face à cette délivrance de baclofène dans ou hors du cadre de la RTU ?