Syndromes néphrotiques liés aux lésions glomérulaires minimes chez l’adulte : étude comparative en fonction de l’âge

Discipline

Néphrologie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Glomérulopathies - Chez la personne âgée,

Syndrome néphrotique

La prise en charge des LGMs chez l’adulte est mal codifiée. Le recours au traitement conventionnel basé sur une monothérapie orale et prolongée de corticoïdes est controversé en raison du risque de iatrogénie en particulier chez le sujet âgé. Nous avons évalué, sur une cohorte de LGMs adultes, la différence de prise en charge thérapeutique selon l’âge en comparant deux groupes de plus et moins de 65 ans. Nous avons distingué le schéma thérapeutique classique (basé sur les recommandations nationales actuelles) des traitements non classiques (corticoïdes diminués ou associés à un autre immunosuppresseur). Entre 2013 et 2023, 62 patients adultes atteints de LGM prouvée et diagnostiquée au CHU Limoges ou au CHU de Bichat (Paris) ont été rétrospectivement inclus. Les moins de 65 ans représentaient 58% des patients et les plus de 65 ans 42%. Nous observons plus de comorbidités chez les plus de 65 ans avec notamment statistiquement plus d’HTA. Au moment de la poussée inaugurale de la LGM, les plus de 65 ans, présentaient un syndrome néphrotique plus sévère avec statistiquement plus d’HTA, plus d’hématurie et plus d’insuffisance rénale aigue. Les sujets de plus de 65 ans recevaient statistiquement moins souvent un traitement classique (34.62% vs 69.46%, p=0.0061). Les sujets de plus de 65 ans avaient statistiquement plus d’évènements infectieux sévères (14% vs 42%, p=0.011). Il n’y avait pas de différence significative concernant le taux de rémission à 3 et 6 mois, ni sur le taux de rechute à 6 mois. En conclusion, au sein des LGMs des adultes il semble exister des particularités cliniques et biologiques caractérisant les sujets âgés. Leurs prises en charge sont majoritairement non conventionnelles et leurs taux de complications infectieuses sévères sont plus élevés. Il est nécessaire d’explorer par des études de plus grande envergure, les LGMs des sujets âgés afin d’optimiser leur prise en charge et limiter le risque de iatrogénie dans cette population spécifique.