Bon usage des Inhibiteurs de la Pompe à Protons : enquête auprès des patients d’officine

Discipline

Pharmacie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Inhibiteurs de la pompe à protons - Utilisation,

Effets secondaires,

Pharmacies d'officine

Les Inhibiteurs de la Pompe à Protons sont des médicaments couramment utilisés dans le traitement d’affections gastro-intestinales telles que les pyrosis, les reflux gastro-œsophagiens et les ulcères gastro-duodénaux. Au fil des années, leur utilisation s’est largement répandue en France. Dans un contexte d’utilisation massive et d’importants mésusages, la HAS a rappelé, en 2022, les règles de bon usage des IPP. Les données de l’Assurance Maladie sont inquiétantes : entre 40 et 80 % des prescriptions ne sont pas conformes aux recommandations. Déjà, en 2015, l’ANSM révélait que 80 % des patients ayant pris des IPP avec des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ne présentaient aucun facteur de risque justifiant cette co-prescription préventive contre le risque d'ulcère gastroduodénal. Notre enquête de terrain a révélé que 80 % des prescriptions des patients de la Pharmacie de la mairie de Condat-sur-Vienne ne sont pas conformes aux recommandations et relèvent d’un mésusage. Ce mésusage se révèle pluriel puisque 63 % des patients possèdent au moins 2 critères de non-conformité à l’AMM. Les deux critères prédominants sont la durée totale de prescription sans réévaluation de la balance bénéfice/risque et l’absence de facteur de risque justifiant la co-prescription IPP/AINS. L’étude met aussi en évidence le défaut de délivrance de conseils hygiéno-diététiques en première intention dans le reflux gastro-œsophagien. Au vu de ces éléments et du risque d’effets indésirables liés à une utilisation prolongée de ces molécules, la mise en œuvre d’action de déprescription et la collaboration entre les divers professionnels de santé apparaissent indispensables afin de garantir une utilisation appropriée des IPP et de contribuer à des économies de santé.