Influence de la nutrition artificielle sur la variabilité glycémique des patients diabétiques : étude rétrospective de 43 patients suivis en 2021 sur le CHU de Limoges

Discipline

Endocrinologie-diabétologie-nutrition

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Diabètes,

Alimentation par sonde,

Alimentation parentérale,

Glucose sanguin

La littérature récente suggère que la mesure de la variabilité glycémique chez les patients diabétiques est un biomarqueur prédictif prometteur de morbi-mortalité cardiovasculaire. Néanmoins, son évolution au cours de la mise en route d’une nutrition artificielle n’a jamais été décrite alors que la nutrition artificielle est à l’origine d’un déséquilibre glycémique rendant l’ajustement des thérapeutiques antidiabétiques complexe. Matériels et méthodes : Nous avons mené une étude rétrospective sur 43 patients diabétiques suivis en 2021 dans l’unité de Nutrition du CHU de Limoges. Ont été recueillis, les données glycémiques et anthropométriques avant et à l’initiation de la nutrition artificielle ainsi que le type de traitement anti-diabétique. Le calcul de la variabilité glycémique a été réalisé en utilisant le CV à partir de glycémies capillaires ponctuelles. Résultats : Le CV augmente de 18,7% avant à 27,2% pendant la nutrition artificielle (p = 0,00055). Respectivement lors de la nutrition entérale et parentérale, la variation est de 18,7% à 23,2% (p = 0,0091) et de 17,5% à 36,5% (p = 0,0055). Il n’a pas été identifié de facteurs significativement associés à une variabilité glycémique élevée, cependant notre analyse multivariée laisse penser qu’une dose d’insuline plus importante pourrait contribuer à diminuer le coefficient de variabilité. Conclusion : Notre étude met en évidence une augmentation de la variabilité glycémique lors de l’instauration d’une nutrition artificielle quel que soit le traitement de départ. Nous n’avons pas mis en évidence de facteur indépendamment associé à une augmentation du coefficient de variabilité.