L'antibioprophylaxie en ophtalmologie : revue de pratiques et évolution des résistances bactériennes dans les abcès de cornée sur le territoire Limousin

Discipline

Ophtalmologie

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Antibioprophylaxie,

Conjonctivite du nouveau-né,

Cataracte (maladie),

Injections intravitréennes - Dissertation universitaire,

Kératite,

Maladies bactériennes,

Résistance aux antibiotiques

Face à l’émergence de résistances bactériennes dues à la surconsommation d’antibiotiques, l’AFSSAPS puis l’ANSM ont émis des recommandations sur le suivi usage des antibiotiques utilisés en prophylaxie dans le champ de l’ophtalmologie. Objectifs : Le premier versant de ce travail a porté sur le suivi de ces recommandations de bonnes pratiques. Nous avons étudié l’usage de l’antibioprophylaxie dans les maternités et celui des ophtalmologistes lors de leurs chirurgies ou des injections intra vitréennes, qui sont des gestes très répandus. L’autre versant de ce travail est orienté sur l’étude de l’écologie bactérienne et de l’évolution des résistances aux antibiotiques sur 10 ans. Nous avons comparé sur 2 périodes de 4 ans, les résultats obtenus sur les prélèvements de cornées du CHU de Limoges. Matériels et méthodes : Toutes les maternités et les ophtalmologistes du Limousin ont été contactés en 2019-2020. Tous les prélèvements de cornées de 2007 à 2010 puis de 2016 à 2019 ont été analysés. Résultats : Sur les 7 maternités du Limousin, une seule pratique une antibioprophylaxie systématique chez tous les nouveau-nés. Chez les ophtalmologistes, nous avons pu remarquer que des indications d’antibioprophylaxie sont injustifiées dans le cadre des IVT d’anti-VEGF. La durée de prescription de l’antibioprophylaxie post chirurgie à globe ouvert ne correspondait pas aux recommandations du référentiel analysé. Les kératites infectieuses sont principalement dues aux germes Staphylocoques spp, Streoptocoques spp, Pseudomonas aeruginosa et Serratia spp. Entre les deux périodes étudiées, une augmentation significative de la part des kératites à germes Gram positifs a été notée, de 59,45% à 74 ,81% (IC 95%), (p=0,02). Nous avons retrouvé une tendance à l’augmentation des résistances aux fluoroquinolones, non significative cependant. En outre, nous avons retrouvé une diminution significative du taux de résistance à la gentamycine, de 23,8% à 9,7% (p=0,003).