La condition animale : essai juridique sur les justes places de l'Homme et de l'animal
(Document en Français)
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- Auteur
- Delage Pierre-Jérôme
- Date de soutenance
- 10-12-2013
- Directeur(s) de thèse
- Marguénaud Jean-Pierre
- Président du jury
- TULKENS Françoise
- Rapporteurs
- LEROY Jacques - LOISEAU Grégoire
- Membres du jury
- DELMAS-MARTY Mireille - TULKENS Françoise
- Laboratoire
- OMIJ - Observatoire des Mutations Institutionnelles et Juridiques - EA 3177
- Ecole doctorale
- École doctorale Droit et Science Politique Pierre Couvrat (Poitiers ; 1993-...)
- Etablissement de soutenance
- Limoges
- Discipline
- Droit Privé
- Classification
- Droit
- Mots-clés libres
- droit pénal, droits de l'homme, animaux, droits de l'animal
- Mots-clés
- Animaux -- Droits - Thèses et écrits académiques,
- Animaux -- Protection - Thèses et écrits académiques,
- Homme -- Animalité - Thèses et écrits académiques,
- Animalité (philosophie) - Thèses et écrits académiques
La tradition occidentale a édifié une intangible frontière entre l'Homme et l'animal, a posé entre eux une antithèse : le premier a été dit un individu supérieur, un être-tout, le second un individu inférieur, un être-rien. Le Droit s'est fait le relais de ce dualisme : il a institué l'Homme en tant que personne et sujet de dignité ; il a installé l'animal dans la catégorie des choses, et lui a assigné une valeur seulement utilitaire. Des contestations, cependant, s'élèvent : certains courants de pensée veulent humaniser l'animal, aligner sa condition sur celle de l'homme ; ils désirent que soient attribués à la bête la personnalité juridique et des droits humains, et, plus encore, ce qui les fonde : la dignité. Cette proposition humanisante, toutefois, doit être récusée, car elle porte en elle le risque de l'animalisation de l'Homme : à égaliser les conditions de l'humain et de l'animal, on risque, en effet, plutôt que de traiter la bête comme un Homme, de traiter l'Humain comme une bête, de lui faire une condition animale. Il faut donc maintenir la fontière Homme / animal et la primauté de l'être humain, mais le faire moins au motif de la supériorité de l'Homme sur la bête qu'à raison de la conscience de la vulnérabilité humaine, du risque qui est celui de l'humain d'être exposé à la déshumanisation. Cependant, l'animal (à tout le moins, celui sensible) est lui aussi un être vulnérable , qui peut faire l'objet de traitement contraire à son essence même – une essence qu'il est proposé d'appeler son esséité. Une esséité qui, pour ne pas se confondre avec la dignité humaine et ne pas commander la personnification de l'animal (car l'Homme doir rester le seul être digne et la seule personne physique), appellerait par contre l'instauration, au profit de la bête, d'une protection pénale absolue : n'interdisant pas son institution en tant que chose juridique, elle prohiberait, en revanche (et de manière catégorique), tous agissements ou pratiques via lesquels l'animal serait ramené au rang de matière inerte et insensible – en somme, serait rabaissé à la condition de chose pure.
- Type de contenu
- Text
- Format
- Entrepôt d'origine
- Identifiant
- unilim-ori-31071
- Numéro national
- 2013LIMO1006
Pour citer cette thèse
Delage Pierre-Jérôme, La condition animale : essai juridique sur les justes places de l'Homme et de l'animal, thèse de doctorat, Limoges, Université de Limoges, 2013. Disponible sur https://aurore.unilim.fr/ori-oai-search/notice/view/unilim-ori-31071