Butyrylcholinesterase : facteur pronostique de déclin cognitif rapide dans la maladie d'Alzheimer

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Butyrylcholinestérase - Thèses et écrits académiques,

Alzheimer, Maladie d' - Thèses et écrits académiques

Les pathologies démentielles représentent un enjeu de Santé publique à l’heure actuelle et à venir.L’étiologie la plus fréquente est la maladie d’Alzheimer. (MA) Cette dernière possède un mécanisme physiopathologique complexe encore mal connu et faisant intervenir plusieurs facteurs biochimiques. L’un de ces facteurs biochimiques est l’Acétylcholinestérase (AchE) qui entraîne un déficit des fonctions cholinergiques au sein du système nerveux central, par hydrolyse de l’Acétylcholine.Une autre enzyme intervient dans ce métabolisme : la Butyrylcholinestérase. (BChE).La fonction physiologique de cette dernière est encore mal élucidée mais elle participe à l’inhibition des esters de choline dont l’Acétylcholine entre autre. Chez les patients présentant une activité BChE déficiente, l’évolution de la maladie d’Alzheimer est moins rapide que chez un patient présentant une activité normale. [Duysen et al. 2007]Par ailleurs, la maladie d’Alzheimer peut évoluer rapidement avec une dégradation des fonctions cognitives sur un temps court.Il s’agit d’un déclin cognitif rapide caractérisé par la perte de 3 points en un an au MMSE. [HAS.2008] Le but de notre étude rétrospective était de savoir si l’activité BChE lors du diagnostic de la Maladie d’Alzheimer était corrélée à une évolution rapide du déclin cognitif. Nos résultats ne sont pas en faveur de cette hypothése.Par contre, nous avons mis en évidence une évolution non linaire de la dégénérescence des fonctions cognitives dans la Maladie d’Alzheimer. Ces données rejoignent donc celle de l’étude REAL.FR. [Cortes.F.et al .2008] D’autre part, le seuil d’accélération est plus précoce chez les patients à déclin cognitif rapide. Hors la théorie de la réserve fonctionnelle ne suffit pas à expliquer cette différence entre les deux groupes. Nous pouvons émettre l'hypothèse que les patients à déclin rapide doivent avoir des caractéristiques génétiques ou/et biochimiques communes entrant dans la cascade physiopathologique de la MA et favorisant sa progression. Une étude de cohorte multicentrique prospective étudiant l’activité de la BChE dans le déclin cognitif rapide avec leurs variations alléliques chez des patients atteints de MA à u stade peu sévère ou modérée serait de meilleure sensibilité et plus spécifique. Cette dernière reste à entreprendre.