Péricardites aiguës aux urgences du CHU de Limoges : état des lieux et proposition d'un protocoles pour la prise en charge

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Péricardite - Thèses et écrits académiques,

Douleur thoracique - Thèses et écrits académiques

La péricardite aiguë est une entité de diagnostic difficile, représentant une petite proportion des douleurs thoraciques rencontrées aux urgences. Bien que son évolution soit bénigne dans la majorité des cas, elle peut néanmoins se compliquer, être sous-tendue par une étiologie grave ou encore évoluer sur un mode volontiers récidivant. La qualité de prise en charge et du suivi ultérieur est indispensable pour éviter ces complications. Nous avons souhaité évaluer la prise en charge des péricardites aiguës au sein des urgences du CHU de Limoges par le biais d’une étude rétrospective descriptive portant sur les cas de péricardite aiguë diagnostiqués entre janvier 2011 et juin 2013. Nous avons ainsi pu confronter nos pratiques aux recommandations en vigueur et aux avancées les plus récentes sur le sujet, et établir une proposition de protocole de prise en charge. Nous avons inclus 150 patients pour qui un diagnostic de péricardite aiguë avait été retenu à la sortie des urgences. Parmi eux, 47,6% présentaient les critères diagnostiques nécessaires au diagnostic. L’ECG était jugé compatible dans 48% des cas et une échographie cardiaque a été réalisée dans 77,3% des cas. 72,7% des patients ont été traités en ambulatoire. L’aspirine était la molécule la plus souvent prescrite, dans 84% des cas et 11 schémas posologiques différents ont pu être dénombrés. La prescription de colchicine, seule ou en association à l’aspirine, concernait 30% des cas et était significativement associée à une notion d’antécédent de péricardite (p<0,0001). Les résultats de notre étude laissent suspecter un phénomène de « sur-diagnostic » de la péricardite aiguë dans notre service d’urgence, probablement lié à la difficulté du diagnostic, et mettent en avant des prescriptions thérapeutiques inhomogènes. Ainsi, une standardisation des pratiques par l’application d’un protocole apparaît nécessaire, afin d’harmoniser les prises en charge et optimiser la qualité des soins.