Nouvelles stratégies thérapeutiques et épargne transfusionnelle dans les hémorragies du post-partum immédiat : étude rétrospective de 200 à 2011 au CHU de Limoges

Discipline

Réanimation médicale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Hémorragie de la délivrance - Thèses et écrits académiques,

Fibrinogène - Thèses et écrits académiques,

Antifibrinolytiques - Thèses et écrits académiques,

Sang -- Transfusion - Thèses et écrits académiques

Introduction : Les hémorragies du post-partum (HPP) restent la principale cause de morbidité et de mortalité maternelle en France. Suite à de multiples travaux sur sa physiopathologie et notamment sur les mécanismes de la coagulation impliqués, de nouvelles molécules ont récemment été ajoutées à notre arsenal thérapeutique. Objectifs de l'étude : L’objectif principal de notre étude est d’évaluer si l’optimisation de la prise en charge des patientes victimes d’ HPP immédiat, grâce à l’utilisation combinée de ces nouvelles thérapeutiques, aboutissait à une épargne transfusionnelle chez ces patientes. Les objectifs secondaires sont de définir si cette modification des pratiques permettait également d’observer une réduction de la morbidité globale. Matériel et méthodes : Il s’agit d’une étude rétrospective cas-témoins entre 2000 et 2011. Nous avons étudié l’efficacité de l’adjonction d’antifibrinolytiques et de fibrinogène dans l’algorithme thérapeutique de prise en charge des HPP. Résultats : 183 patientes ont été incluses dans le groupe témoin, et 294 dans le deuxième groupe. Le nombre moyen de CGR transfusés sur l’ensemble de la population n’était pas statistiquement différent entre les 2 groupes (2,20 +/- 3,78 vs 1,81 +/- 2,61 unités, p=0,19). Cependant si plus de patientes sont transfusées avec 2 CG (6,56% vs 26,30%, p<0,0001), moins nécessitent une transfusion massive = 4 CG (21,86% vs 14,88%, p=0.015). Aucune différence entre les groupes n’est observée pour la transfusion de PFC et de concentrés plaquettaires. Parmi les HPP, les HPP graves sont moins nombreuses (32.25% vs 25.95%, p=0.02) et leurs pertes sanguines sont diminuées (4715 +/- 2688 vs 3877 +/- 2046, p=0.042). Moins de patientes souffrent d’une coagulopathie que l’HPP soit grave (62.71% vs 48.00%, p=0.033) ou non (29.50% vs 23.38%, p=0.03). Conclusions : Il n’y a globalement pas d’épargne transfusionnelle entre les 2 périodes chez les patientes présentant une HPP. Néanmoins, parmi les formes graves, une réduction d’incidence, une réduction des pertes sanguines et une diminution des coagulopathies sont observées. L’intérêt de l’association fibrinogène-acide tranexamique peut expliquer ces résultats. Les bénéfices de l’administration fibrinogène-acide tranexamique pour les formes non graves restent hypothétiques.