La prise en charge de l'obésité par les médecins généralistes du département de la Haute-Vienne : difficultés rencontrées et suggestions d'amélioration

Discipline

Médecine générale

Classification

Médecine et santé

Mots-clés

Obésité - Thèses et écrits académiques,

Médecine générale - Thèses et écrits académiques,

Patients -- Coopération - Thèses et écrits académiques

Introduction : L’obésité est un problème de santé publique qui touche en France au moins une personne de plus de 15 ans sur sept. De par sa position dans le parcours de soins, le médecin généraliste (MG) joue un rôle majeur dans la prise en charge de cette pathologie chronique. Dans cette démarche, il se heurte à de nombreux obstacles, et on dispose de peu de données concernant son ressenti face à cette situation. Une enquête a été menée avec pour objectifs de faire le point sur les difficultés rencontrées par les MG du département de la Haute-Vienne, sur leurs propositions d’amélioration, et sur leur opinion globale face à cette pathologie.Méthodologie : L’étude était basée sur un recueil de données auprès de MG du département la Haute-Vienne à l’aide d’un questionnaire anonyme déclaratif. L’échantillonnage de 200 MG était réalisé à l’aide de l’Union Régionale des Professionnels de Santé – Médecin Libéraux. Le questionnaire relevait des données épidémiologiques concernant les MG interrogés, leurs difficultés perçues, leurs propositions d’amélioration et leur ressenti face à cette pathologie. Les tests statistiques étaient le test du Chi2, le test exact de Fisher, le test de Student ou l’analyse de variance selon les groupes. Résultats : 34,0 % des MG sollicités répondaient à l’enquête. Les patients adultes obèses représentaient 6,5 % des patientèles, les patients en surpoids 18,6 %. 27,9 % des répondants avaient une formation en nutrition. La majorité des difficultés de prise en charge rapportées étaient liées aux patients (manque de motivation et inobservance), peu étaient en rapport avec le manque de structures de prise en charge ou d’équipement médical. Les suggestions d’amélioration liées directement à la pratique et aux attitudes des MG n’apparaissaient pas comme une priorité. Les répondants mettaient en avant des axes d’amélioration concernant la famille, l’école, les pouvoirs publics et le milieu ou les structures d’accueil. Les MG plébiscitaient une meilleure formation et une amélioration de l’encadrement psychologique des patients. 82,4 % des répondants étaient insatisfaits de leur prise en charge de l’obésité. Conclusions : La prise en charge des patients obèses représente une part importante de l’activité des MG, qui sont majoritairement insatisfaits face à cette pathologie. Pour les MG, les patients sont en premier lieu responsables des obstacles à cet encadrement. Des actions préventives menées auprès des familles et à l’école par les pouvoir publics apparaissent prioritaires pour les MG. L’amélioration de la formation médicale et de l’offre de structures ou milieu d’accueil, le développement de certains secteurs de soins (psychiatrie, diététique) et de réseaux, seraient des pistes à explorer.